Auteur Sujet: Installation d'un Scottoiler pour les nuls - 1ere et 2eme partie  (Lu 29249 fois)

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« Scottoiler kesako ? » me direz-vous. Et bien le Scottoiler comme son nom l’indique pour partie, est un système de graissage automatique de votre chaîne (déjà, ceux qui possèdent une bécane à cardan peuvent se tordre de rire et aller voir ailleurs si j’y suis) inventé par un certain Monsieur Fraser Scott, motard de son état, et incidemment, fabriqué en écosse (« Scotland »). Ces gens étant réputés dépenser avec parcimonie, il offre entre autres avantages celui de s’avérer économique à plus ou moins long terme. Certes l’investissement initial est un peu conséquent (une bonne centaine d’euros nouveaux avec un flacon d’huile maison de 500 ml) mais vous pouvez ensuite oublier vos bombes de graisse collante et fort salissante et doubler au moins la durée de vie de votre chaîne (disent-ils… Certains auraient fait durer celle-ci jusqu’à 6 fois plus longtemps. Ils ne devaient pas être fort précautionneux à l’origine, convenons-en  :roll:).

L’autre avantage manifeste, une fois que vous aurez passé un moment à installer le système, c’est que vous n’aurez plus par la suite qu’à verser un peu d’huile dans le réservoir qui va bien, tous les 800 à 1500 bornes environ (et il existe des kits optionnels qui multiplient largement cette autonomie déjà confortable), et boire une bière tranquillement en regardant les copains tartiner quinze centimètres de leur chaîne (et la partie cycle de leur bécane) avec du truc blanchâtre en bombe qui colle, puis pousser leur bécane d’une autre quinzaine de centimètres, puis se pencher pour remettre çà, puis se relever pour repousser, puis… Je continue ? Ceux qui ont comme moi renoncé à la béquille centrale ou qui n’en ont jamais mesuré tous les petits avantages pratiques me comprendront. ;-)

L’huile « maison » écossaise est une huile « filante ». Elle a été étudiée pour donner les meilleurs résultats avec le système et présente l’avantage certain d’être aisément essuyable d’un simple coup de papier absorbant. Ils en ont même prévu en deux versions, de fluidité différente, pour tenir compte du climat dans lequel évolue votre monture (la rouge est une huile « spéciale pays chauds » et conviendra très bien si vous ne sortez votre machine que sous le torride soleil d’été ou si vous vivez en Provence. Pour les écossais, tout ce qui dépasse 30° est « tropical » :mrgreen:). Finies les bouteilles de pétrole, d’essence, de Décrassors en tous genres, etc. Avouez que c’est plus sympa pour la Nature, pour vos reins et pour vos nerfs. Si vous êtes excessivement économe malgré tout, de l’huile filante de tronçonneuse ou même de l’huile de vidange récupérée, peuvent aussi faire l’affaire. C’est seulement un peu moins propre pour votre moto et, à mon humble avis, pour l’environnement.



Le principe du Scottoiler est assez simple. Il tourne autour d’un petit réservoir de 125 ml à valve, en forme de grosse seringue, appelé RMV (contraction de je ne sais plus quoi, en anglais), qui est véritablement le « cœur » du système. L’huile contenue dans ce réservoir s’écoule par le canal d’un tube flexible fin que vous prendrez soin de faire circuler le long du cadre et du bras oscillant (c’est pratiquement invisible et il m’arrive même d’avoir du mal à localiser le mien après l’avoir monté) jusqu’à un embout distributeur constitué d’un tube renforcé orientable et d’une fine cannelure. Cette dernière – après un réglage correct du RMV - dépose 1 à 2 gouttes d’huile par minute juste au dessus de la chaîne, sur sa face intérieure, bien sûr, à l’endroit où celle-ci est engagée dans la couronne. La pipette apparaît donc sur le flanc extérieur de la couronne « entre 6 et 7 heures ». Ce point est très important, tant pour l’efficacité du graissage que pour éviter des projections hasardeuses. De la sorte, l’huile est centrifugée (c’est l’endroit où la chaîne commence à tourner) et répartie entre les maillons. Par capillarité, l’autre flanc de la chaîne est graissé également ; mais si vous avez des inquiétudes, vous pouvez acquérir moyennant un petit supplément une « double pipette » (« dual injector ») qui se chargera d’huiler pareillement la face intérieure de la chaîne.



Evidemment, ainsi décrit, le système présenterait l’inconvénient de se vider gentiment sur place à chacune de vos pauses. Nenni ! Le RMV est fermé par une valve. Pour ouvrir celle-ci, un petit tuyau supplémentaire très fin va utiliser la dépression de votre moteur. Ainsi, la valve ne s’ouvrira qu’une fois votre moteur en route. Le tout est complété par un petit tube de trop-plein que l’on dépose en une seconde pour le remplacer le moment venu par un autre petit tuyau (le 4° !) de remplissage qui se raccorde aux flacons d’huile pour la recharge. Simple. Rien d’électronique dans tout çà ; ce qui présente l’avantage certain d’écarter les risques de panne. Une molette de réglage de débit vient compléter le RMV.

A noter que vous pouvez placer le RMV où vous voulez, pourvu que vous puissiez accéder à son réglage de débit et à son remplissage (s’il faut tomber le carénage à chaque fois, çà perd un peu de son intérêt, mais c’est vous qui voyez…). Bien en vue sur le cadre si çà vous chante (çà fait « kit nitroglycérine » !) ce qui permet au moins d’en contrôler le niveau d’un simple coup d’oeil, ou idéalement dans l’habillage de votre machine. Les Triumph « fat ass » offrent, comme leur petit nom l’indique, l’avantage certain d’une place très confortable dans les flancs de leur selle arrière. Autant en profiter !

Scottoiler vend ses kits avec absolument tous les systèmes d’attache que vous pouvez imaginer dans vos rêves les plus fous (bagues, colliers plastiques et rilsan, gaines de montage, attaches à découper...). Y compris du chaterton de plomberie et de la colle ultra strong ainsi qu’un petit bout de papier de verre pour préparer les surfaces à encoller ! Ne rigolez pas : on s’est trompés à un moment dans le montage du tube et le collage de deux petites attaches, et pour décoller celle-ci, il a fallu y aller allègrement et patiemment dix minutes à grands coups de tournevis plat tellement çà tient fort ! (Je rassure les esthètes : c’était sous une partie aveugle du monobras). Par ailleurs, le site Scottoiler (voir le lien tout en bas) propose un petit guide de montage simplifié pour à peu près tout ce qui roule avec un moteur (et qui n’a pas de cardan ridicule bien évidemment :mrgreen:). Ils prévoient même une version spéciale « tout terrain dépouillée à mort» que vous pouvez pomper à la main sur la poignée gauche ! En cas de difficulté, vous pouvez les contacter pour leur préciser votre problème ou demander une pièce gratuitement : ils se sont fait connaître pour leur serviabilité et leur capacité à tout faire pour que vous puissiez profiter de votre investissement. Un très bon point de ce côté-là.

En revanche, il vous manquera peut être dans ce kit d’Ali Baba une vis à tête plate, quelques rondelles et un boulon assortis, pour vous aider à fixer l’une des plaques support d’embout d’injection devant votre couronne. On n’est jamais contents ! Mais ce serait bien le diable s’il ne traîne ce qu’il faut au fond de votre atelier favori, hein ? ;-)

Voici donc un petit « tutorial » qui pourra je l’espère vous servir si vous vous lancez dans la grande aventure du graissage facile. Pour être exact, il faut payer un peu de sa personne et surtout de son temps pour installer le système (ou alors graisser… la patte de son mécano favori à la concession Yamhonkaducazukiumph…). A noter que l’installation a été faite sur « Lady Jane », une Triumph Daytona 955 à injection pour ceux qui oseraient encore l’ignorer. Comme ce doit être l’un des cas les plus compliqués possibles, dites vous que çà ne pourra pas être pire pour votre machine. A noter que cette installation n’entache pas la garantie constructeur SAUF – paraît-il – sur certaines Aprilia et sur les Triumph 955 à injection (pile dedans !!) Quand je vous disais qu’il faut avoir l’esprit un peu aventureux et scientifique…

Bon, les présentations sont faites et le grand jour a sonné. Munissez vous d’une Daytona 955i (mais une simple motocyclette peut aussi faire l’affaire), de quelques bouteilles de bière, d’un peu de patience, d’un paillasson ou d’une couverture, d’ampoules H4 ou H7 Motovision ou d’un porte-gobelets, d’un lecteur de CD ou de mp3, d’une simple clé allen si votre machine a été pensée « à l’allemande » (tout standardisé. Un seul modèle de vis partout, et une simple clé pour réduire toute la moto en amas de pièces détachées aux normes DIN), du catalogue complet de chez Facom si elle a été conçue « à l’anglaise » (pour éviter toute erreur, pas une seule vis n’a les caractéristiques d’une autre ! Vous aimez les puzzles ?) et installez-vous dans votre garage – atelier préféré avec beaucoup de lumière (utile pour ramper sous votre bras oscillant, par exemple). Si vous n’avez pas de béquille centrale, une béquille de stand peut aider, mais ce n’est pas absolument obligatoire. Soyez ordonnés si vous ne voulez pas perdre des pièces. Sinon la séance de bricolage de votre bécane risque de se terminer comme çà :



Sur la plupart des bécanes à carbu’, vous trouverez une petite prise de dépression permettant de faire la synchro’. Dans ces cas là, vous pouvez omettre une large part de ce qui suit et y raccorder directement le petit tube noir qui permet de créer la dépression dans le RMV. On va toutefois supposer que vous êtes placé comme moi devant un cas difficile, et que vous êtes contraint de vous lancer dans une visite plus approfondie des entrailles de votre machine. Si vous ne vous y retrouvez pas, vous n’aviez qu’à acquérir une Triumph 955 injection et pas une brêle de nain. Je vous autorise toutefois à vous inspirer de ce qui suit.

Vous y êtes ? Bon. Branchez le lecteur CD ou mp3 pour l’ambiance, puis commencez par repérer la serrure d’ouverture de votre selle. Sur une Dayto, elle se trouve à gauche. Vu ? Mettez la clé dans la serrure, tournez, et déposez votre selle. Si vous avez des difficultés, entraînez-vous préalablement chez vous au calme. Si malgré tout vous n’y parvenez pas, laissez tomber (non ! Pas la moto !) et achetez un vélo. Vous avez réussi à déposer la selle (arrière seulement sur la Dayto) ? Parfait ! Le plus dur est fait. Vous pouvez attaquer une bière. Le reste n’est que broutilles… (Musique : David Bowie : « Absolute beginners »).



Maintenant que vous êtes « chaud », continuez sur cette belle lancée et déposez la selle avant. Ce sera nécessaire pour démonter le réservoir (hé oui…). Déposez aussi les flancs (vous y verrez mieux).



C’est fait ? Bon. Vous voyez cette vis cachée sous la selle avant derrière le réservoir ? Et cette autre, là, juste à l’avant d’icelui, derrière le té de fourche ? Virez moi tout çà ! Attention à l’ordre des pièces qui s’empilent parfois dans un ordre invraisemblable.(Musique : Paul Dukas : « L’apprenti sorcier »)



Bon. Naturellement sachant que vous alliez vous attaquer à cette tache, vous n’avez pas eu l’idée saugrenue de faire le plein avant de vous lancer dans vos travaux, hein ? Sinon, au pire vous vous ferez un peu les bras et perdrez trois gouttes d’essence. Donc, soulevez le réservoir. Attention, il est raccordé par deux mises à l’air à gauche, le tuyau d’arrivée d’essence et deux raccords électriques aux usages indéterminés à droite. A ce stade, un copain peut vous être utile pour débrancher tout çà tranquillement et en prenant son temps pendant que vous soutiendrez votre boîte à carburant (Musique : Pink Floyd « Whish you were here »).



Ne vous inquiétez pas trop des repères. Comme vous pouvez le constater, les fiches sont toutes différentes et aucune confusion n’est possible. Ouf !



Pour ne pas l’abîmer, déposez le réservoir sur le paillasson ou la couverture que vous aurez préalablement pris soin de déplier. (Si, si : regardez dans la liste des outils nécessaires. C’était prévu)



Finissez votre bière. Cà va se corser un tout petit peu.

Reprenons. Bon. Le réservoir est déposé et cette grosse boîte en plastique qui se cache dessous, c’est la boîte à air qui contient le filtre du même nom. Va falloir l’enlever et sur une 955 c’est pas hyper commode. Donc, on va faire çà en 2 temps en commençant, comme dans un bon strip tease, par retirer le haut. Pour ce faire, débranchez la fiche située au dessus et dont le câble court dans des guides (notez de bien replacer celui-ci plus tard), dévissez les 263 vis qui entourent le « couvercle » de la boîte et vont parfois jusqu’à se loger dans les recoins les plus improbables, cachées derrière des replis de tuyaux divers… Notez bien la position et les attaches du gros champignon plein de tuyaux situé au dessus et à l’avant. Cà vous évitera des petits problèmes plus tard. (Musique : Tchaïkovsky : « Casse-noisette »)



La boîboîte est ouverte ? Parfait. Attention, vous êtes dans les poumons du dragon et il ne s’agirait pas de l’intoxiquer en y laissant pénétrer tout et n’importe quoi. Retirez délicatement ce gros distributeur de kleenex colorés au milieu (c’est le filtre à air. Si c’est un « réutilisable » (type KN…), profitez-en pour le nettoyer). Et maintenant, attaquez vous au fond de la boîte. Dévissez les deux machins qui la retiennent devant, débranchez les deux durits d’évacuation, retenus par des clips de serrage (çà fait mal aux doigts. Prenez une pince large), et dégagez tranquillement le fond de la boîte en le déclipsant.




(A suivre en 2° partie... Le forum ayant atteint la limite maximum de taille du message  :mrgreen:)
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Installation d’un Scottoiler pour les nuls - 2° partie
« Réponse #1 le: 15 janvier 2008 à 20:26:51 »
Reprenons...


Bon. Là, reprenez votre souffle, buvez 3 bières et contemplez le chantier. Votre séance de spéléologie mécanique commence à prendre de la gueule. Vous pouvez prendre 5 minutes pour vous faire photographier en salopette graisseuse. C’est fini ? Bon. Vous avez devant vous un tas de tuyaux, de câbles et de machins barbares qui ressemble à çà (Musique : Genesis « Land of confusion ») :



Au passage et puisque vous en êtes là, profitez en pour tourner la poignée droite et contempler le ballet magique des papillons. En plus, s’il vous prend l’envie de démonter cette petite vis gênante qui empêche le bon fonctionnement du câble d’accélérateur, vous aurez la joie de voir lesdits papillons se présenter par la tranche et disparaître presque complètement. C’est magique et c’est tellement plus joli. Non ? :mrgreen: (Musique : Judas Priest : « Breaking the law »)



Attaquez votre 5° bière et prenez le temps de réfléchir. Vous voyez ces petits tuyaux cannelés au dessus de la rampe, là ?



Ils assurent la dépression des injecteurs. Il va falloir en couper un pour créer un raccord. Autant dire que vous avez atteint à ce stade le point de non retour et qu’il est encore temps de tout remonter comme un lâche. Prenez une profonde inspiration, votre courage à deux mains et votre cutter dans une seule, et… coupez. (Musique : Motorhead : « No remorse »)



Courage. Songez à toutes ces séances de graissage que vous allez pouvoir vous simplifier. Maintenant si vous avez une Triumph à injection, vous aurez pris soin de commander (gratuitement) en plus, un « Té » spécial d’une dimension nettement plus imposante que le truc riquiqui qui est livré d’origine (c’est à ce genre de détails qu’on distingue une moto d’homme, paraît-il). Plutôt que d’essayer bêtement et désespérément d’enfoncer directement ce té dans les demi-bouts de tuyau (vous n’y parviendrez pas) comme nous le fîmes perplexes, une demie heure durant, utilisez le raccord en caoutchouc livré avec le té. S’il est livré, justement, c’est qu’il y a une bonne raison à cela. Au passage un conseil : demandez directement à Scottoiler de vous livrer non pas UN mais DEUX raccords caoutchouc. Celui qu’ils vous envoient normalement doit être coupé en deux et semble un peu court. En pareil cas, mieux vaut un raccord un peu trop long (vous pourrez toujours le couper) que pas assez… Fort heureusement, j’ai pu le jour du montage dépouiller un copain qui avait commandé la même pièce. Le généreux et malheureux garçon… (Musique : Metallica : « My friend of misery »)



Puis branchez le raccord du tube de dépression noir livré avec le kit. Au final çà ressemble à çà :



Ah ah !!… Alors, on se réveille dans le fond ???!!. Content de voir qu’il y en a qui suivent. Bon. Donc çà ressemble en fait à çà :



Maintenant, déroulez votre nouveau petit tuyau noir par le chemin que vous avez prévu de lui faire prendre et… attaquez vous au remontage du tout en sens inverse (boîte à air dessous / dessus, réservoir…) en vous arrêtant après la repose du réservoir (va falloir quand même installer ce foutu kit !). Soyez bien prudents en remontant la boîte à air : il faut que les joints ferment parfaitement et sans formation d’un pli ou d’une « lèvre ». Faute de quoi votre moto préférée va vous gratifier d’un bruit pas du tout musical. Il a suffit pour notre part de ne pas replacer correctement le champignon à tuyaux (qui doit porter un nom beaucoup plus savant, mais le connaître n’est pas nécessaire au fonctionnement du Scottoiler et puis après tout on est dans un tutorial spécial « nuls ») dans ses encoches m’a obligé à rouler dans un bruit de batterie de cuisine, à consulter les grands sages, puis à tout recommencer le lendemain. Au moins, désormais, je sais démonter autre chose sur ma moto qu’un tapis Bagster. (Musique : Deep Purple : « I’m a highway star »)

Avant de revisser le réservoir, bouchez l’extrémité de votre petit tube noir avec le doigt de votre choix (et épargnez-moi vos pensées salaces), et mettez le contact. Si vous entendez un clic bizarre au niveau du réservoir c’est une électro-vanne qui retrouve ses marques ; inutile d’appeler les artificiers démineurs. Faites tourner le moteur en guettant d’éventuels bruits étranges ou glauques. Si vous avez procédé correctement, tout doit fonctionner normalement. A défaut, recommencez. Si çà ne marche toujours pas, soupirez, poussez le tout chez votre concessionnaire ou faites appel à un copain plus dégourdi que vous. (Musique : Abba : « S.O.S. »)

Et puisque vous avez entrepris de faire tout çà, profitez en pour installer des ampoules Philips Motovision (ou un porte-gobelet, ou ce qu’il vous plaire). Cà n’a strictement rien, à voir avec le Scottoiler mais comme çà vous verrez mieux la nuit, vous serez mieux vu au milieu des voitures, et puis de toutes façons, votre après midi d’enfer avec Vanessa et Natacha est foutu depuis longtemps. Alors… (Musique : Jacques Brel : « Jacky »).



Bon. Maintenant que le plus dur est fait, où en étions-nous ? Vous avez maintenant le tube de dépression nécessaire à l’ouverture de la valve. Il va falloir penser à la distribution de l’huile. Cà fait déjà un moment que vous avez zieuté votre bécane sous toutes ses coutures pour réfléchir à l’emplacement final du RMV et de l’injecteur et imaginé le cheminement des tubes et tuyaux qui iront de l’un à l’autre ou au raccord de dépression que vous avez créé. On va donc commencer par la fin et par la pose de l’injecteur.

Pour ma part, j’ai choisi d’utiliser le petit carter de chaîne présent sur quasiment toutes les « 3 pattes » et plutôt idéalement situé compte tenu des contraintes de placement de la pipette d’injection déjà exposées ci dessus. Restait à trouver la vis, les rondelles et le boulon qui allaient permettre le montage du support du tube. Ce ne fut pas sans difficulté et le résultat était de bric et de broc. Depuis j’ai trouvé au fond d’une boîte de la quincaillerie à peine plus adaptée. Donc, comme encore une fois, le kit ne prévoit rien, pensez-y avant de vous lancer. Et n’oubliez pas qu’une vis à « grosse » tête empêchera le tube d’être bien positionné. (Musique : Genesis : « A trick of the tail »)



Bon, maintenant l’injecteur est monté, la pipette bien placée « entre 6 et 7 heures » sur le flanc de la couronne. Prenez bien soin d’essayer de tourner la roue en avant et en arrière pour vous assurer que les écrous qui bloquent la couronne ne frottent pas et que vos arsouilles futures n’auront donc pas pour effet de hacher menu votre beau travail ni de ruiner votre patience. A ce propos j’ai perdu le premier jour le petit collier de serrage que vous apercevez sur la photo (n’oubliez pas de bien le resserrer) et mon joli système s’est mis à sagement déposer une goutte d’huile tous les kilomètres sur 50 bornes d’autoroute. Il a toutefois parfaitement résisté à cette sinistre torture. Scottoiler c’est du solide. (Musique : L. Cohen : « Hallelujah »)



Maintenant, prenez le temps de repérer l’endroit idoine où vous allez fixer votre RMV à l’aide de l’un des 57 systèmes proposés avec le kit. Encore une fois, il faut que les réglages soient accessibles et que le dispositif soit placé avec suffisamment de pente. N’oubliez pas que l’huile descend par gravitation. A l’horizontale, çà marche encore, mais moins bien. D’autant que le liquide peut aller et venir au gré de vos accélérations de fusée et de vos freinages de trappeur. Prenez bien le temps de réfléchir en descendant une sixième bière (Musique : Led Zeppelin : « Dazed and confused »)

Puis raccordez le tube noir permettant l’ouverture de la valve, le tuyau d’écoulement d’huile, et fixez tout le bazar. Cà y est ? Bon, pour ma part, j’ai donc installé le RMV dans le flanc droit de la selle au dessus du boîtier d’alarme exigé par ma chère (à tous les sens du terme) compagnie d’assurance. Voilà une photo prise une fois le travail provisoirement achevé. Vous pouvez admirer le tuyau d’écoulement d’huile (c’est ce liquide verdâtre comme du sang d’alien), le tube noir pour mettre le tube en dépression au démarrage du moteur, les réglages de débit, le tube de trop plein (qui sert aussi de « bouchon » entre deux remplissages).



N’étant pas tout à fait satisfait du résultat avec ces kilomètres de tubes et de tuyaux en trop, j’ai tout retaillé à la bonne longueur pour finir par le replacer grosso modo au même endroit.



Bon, maintenant il faut raccorder le tout et faire circuler le tuyau d’arrivée d’huile le plus discrètement possible en laissant un peu de jeu pour permettre au bras oscillant de débattre sans arracher tout le bastringue. En utilisant la bande de support de gaine en caoutchouc fournie avec le kit et dans laquelle vous pouvez découper au moins 5 ou 6 « attaches », en nettoyant et en gratouillant au besoin les supports, et en fixant le tout avec la super glu fournie, çà tient parfaitement sous un bras oscillant par exemple. En tous cas c’est là que nous avons finalement choisi de faire circuler le tuyau. Attention : sur certains bras alu, il vaut mieux utiliser une colle epoxy au séchage plus long. Prévoyez une bonne quantité de papier absorbant et d’essence ou de produit décrassant : les dessous d’une moto sont généralement furieusement crades. (Musique : P. Gabriel : « Digging in the dirt »)



Au passage, profitez de tout ce travail pour nettoyer les coins maculés de graisse épaisse et de saloperies en tous genre ramassées au long de vos périples (bras oscillant, carter de pignon de sortie de boîte…). Normalement avec de l’huile filante, ils ne se reformeront plus. C’est une nouvelle vie saine et propre qui vous attend.
 
A propos, vous avez noté que je parle de « nous » depuis un moment… Ce n’est nullement une dérive monarchique de mon esprit. Vous pouvez en effet recourir à une variante très efficace pour vous simplifier toutes les taches ci-dessus : faire appel à un copain qui exécutera pour vous d’un geste sûr et précis absolument tout ce que je vous détaille depuis le début. Pendant ce temps, vous, vous êtes occupé déjà à changer les CD’s, à décapsuler les bières, à lire et traduire les modes d’emploi en grand-breton et à prendre des photos pour l’édification des tout-aussi-nuls-que-vous… Tout un tas de choses qui exigent des mains parfaitement propres et un point de vue « stratégique » sur la liste des taches à effectuer. Ce sera particulièrement appréciable quand il faudra se faufiler face contre terre sous le bras oscillant plein de cochonneries qui pourraient salir votre beau pull en cachemire tout neuf. (Musique : Les plus beaux arias de la Légion Etrangère – Volume 7 : “Rampe, charogne”).



Je profite de cette parenthèse et de ce beau cliché pour saluer mon fort sympathique acolyte et mécano d’un jour que je vous présente dans une situation quelque peu incongrue, j’en conviens. Dites bonjour à Tom (vous avez vu comme il a un beau sourire malgré les circonstances ?). C’est grace à lui que j’ai découvert les vertus du Scottoiler et que j’en ai acquis un, à la condition qu’il me prête assistance car je suis un être tyrannique, veule, profiteur, vénal, lâche, hypocrite, intéressé et couvert de pustules. Encore mille mercis Tom. La prochaine fois, je t’apporterai des bonbons, parce que les fleurs, c’est périssable… (Musique : JJ. Goldman : « La vie par procuration »)

Pour que la morale soit sauve, je précise quand même qu’à la suite d’une petite erreur de remontage et souhaitant revoir le travail de la veille, j’ai de nouveau exécuté personnellement avec mes petites mains toutes sales à moi, et grace aux cours pratiques de Tom, tout le boulot ci dessus sous l’œil critique de l’ami Grobeumeu. Ce qui me permet d’écrire ces lignes la plume et la tête hautes. La précision est importante : ceux qui m’ont déjà vu tenir un tournevis savent en effet que si je suis à peu près capable d’effectuer tout ce travail, c’est que N’IMPORTE QUI peut y parvenir.

Bref. Maintenant que tout est en place et que vous avez raccordé tous vos tuyaux, tubes, pipettes et circuits en tous genres au RMV, remplissez celui ci d’huile en pressant sur le flacon pour chasser l’air du système comme indiqué sur le fucking manuel (attention quand même à assurer le raccord du tube de remplissage avec le RMV avant de presser le flacon comme un sourd, sinon votre teinturier va grandement s’enrichir à vos dépens et vous allez passer votre nuit à nettoyer votre garage).

Réglez la molette du RMV sur « prime ». Démarrez et attendez que çà goutte. Vous réglerez ensuite le débit pour obtenir en moyenne une goutte toutes les 30 à 60 secondes. Pour le moment, ma valve est positionnée sur 4. Montez un peu le réglage par grands froids (l’huile s’épaissit) et par temps de pluie ou sur route très poussiéreuse. Baissez le par temps chaud (ou utilisez l’huile spéciale « pays chauds »). En jouant sur les huiles et au besoin sur les réglages, le système peut ainsi fonctionner de – 10° à 50°. Vous irez ainsi de Stalingrad à Tobrouk sans trop de problèmes.

Mes observations après quelques jours ? Une chaîne aussi grasse que les frites préparées par ma mère, et beaucoup plus propre qu’avant. Quelques gouttes autour de l’axe de la roue arrière et deux ou trois sur l’intérieur de la jante. Vraiment pas de quoi fouetter un lion, d’autant qu’on les essuie d’un revers dédaigneux de papier absorbant sans l’aide du moindre produit.

Attention à ne point trop ouvrir les vannes malgré tout car si l’huile abonde (ou si la pipette d’injection n’est pas montée comme précisé ci dessus), c’est le flanc gauche du pneu qui pourrait finir déguster avec les conséquences fâcheuses qu’on peut imaginer lors d’une belle prise d’angle… Reste à voir comment le système tiendra dans le temps avec un peu de pratique. Mais si vous êtes prêt à consacrer les trois heures (maximum, maintenant que vous savez comment faire ;-)) nécessaires à l’installation du schmilblick, la corvée de graissage ne sera plus qu’un lointain souvenir, vous et votre chaîne vivrez longtemps, serez heureux et aurez beaucoup de petits kilomètres à votre actif. Amen. (Musique : Queen : « A kind of magic »)

Un gros bizou à Tom et à Grobeumeu pour leur assistance et leur participation à la réalisation de ce documentaire.

http://www.scottoiler.com/

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Re : Installation d’un Scottoiler pour les nuls - 1° partie
« Réponse #2 le: 15 janvier 2008 à 20:30:17 »
Le prochain tuto : comment grimper un trottoir à moto  :siffle:

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Re : Installation d’un Scottoiler pour les nuls - 2° partie
« Réponse #3 le: 15 janvier 2008 à 20:33:44 »
Ca vaut le  :+1: mais juste pour avoir su me tirer de ma torpeur  :mrgreen:

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Re : Installation d’un Scottoiler pour les nuls - 2° partie
« Réponse #4 le: 15 janvier 2008 à 20:38:21 »
 :+1: beau travail et reportage  :applause:



mais honnetement j'ai pas tout lu  :oops:
:-o campingbike supersonique   :-o

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Re : Installation d’un Scottoiler pour les nuls - 2° partie
« Réponse #5 le: 15 janvier 2008 à 20:40:18 »
Merci vous 2...  :wink:
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Re : Installation d’un Scottoiler pour les nuls - 1° partie
« Réponse #6 le: 15 janvier 2008 à 20:51:16 »
Au  fou  :mrgreen:
 :+1:
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Re : Installation d’un Scottoiler pour les nuls - 2° partie
« Réponse #7 le: 15 janvier 2008 à 21:05:11 »
Re- au fou  :mrgreen:
Et re- :+1: dés que j'aurai la permission

Et moi j'ai tout lu
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Re : Installation d’un Scottoiler pour les nuls - 1° partie
« Réponse #8 le: 15 janvier 2008 à 21:13:17 »
KfiR est devenu fou  :blink:  Un dayto, 955, noir, le dernier ... équipé d'un scottoiler  :blink: :blink: :blink: :blink: :blink:
Sinon tu passes quand au sport GT ?  :siffle:  :lol:

:mrgreen:
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Hors ligne guillaumev

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Re : Installation d’un Scottoiler pour les nuls - 1° partie
« Réponse #9 le: 15 janvier 2008 à 21:15:06 »
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 :super:

 :applause:

 :+1:
Vive le 2.0 8)

Hors ligne guillaumev

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Re : Installation d’un Scottoiler pour les nuls - 2° partie
« Réponse #10 le: 15 janvier 2008 à 21:17:34 »
 :blink:

 :super:

 :applause:

 :+1:

oui, je sais que je l'ai déjà dit mais là...  8)
Vive le 2.0 8)

Hors ligne gulacy

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Re : Installation d’un Scottoiler pour les nuls - 2° partie
« Réponse #11 le: 15 janvier 2008 à 21:21:23 »
'tain je dormais au fond! mais ça valait le coup!

 :arrow:  :+1:
Un Speed 1050 sinon rien

Hors ligne kéziah

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Re : Installation d’un Scottoiler pour les nuls - 2° partie
« Réponse #12 le: 15 janvier 2008 à 21:26:41 »
 :-1: pour avoir mis ça sur un Dayto  8)

 :+1: pour la photo au mileu  8)

 :-1: pour la vis qui dépasse  :mrgreen:



 :+1: pour la zik'  8) 8)

Ce qui nous donne ... 0













Et  :+1: pour le CR  :mrgreen:
 :applause: :super:
C'est un Triumph !

Hors ligne Goldorak

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Re : Installation d'un Scottoiler pour les nuls - 1ere et 2eme partie
« Réponse #13 le: 15 janvier 2008 à 21:28:01 »
 :+1: juste pour le boulot et le temps que tu as pris pour nous faire ce super tuto  :applause: :applause: :applause: :applause: :applause:
Toujours fidèle bien que discret depuis 2005 😱

Hors ligne KfiR

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Re : Installation d'un Scottoiler pour les nuls - 1ere et 2eme partie
« Réponse #14 le: 15 janvier 2008 à 22:10:58 »
Ouaaaah, la moisson de  :+1: !!! Cà valait le coup.  :P :P... Merci tout plein à tous  :wink:

Keziah, le sport GT j'ai essayé, mais depuis j'ai un peu rajeuni...  :mrgreen: :mrgreen:

Sinon, petite question technique (je me remet déjà d'avoir du dévisser mon réservoir...  :siffle:) on fait comment pour héberger les photos plus définitivement sur le forum ? Parce que là, avec imagechose, j'en ai la moitié qui ressortent avec des croix rouges. C'est frustrant de ne pouvoir contempler son oeuvre dans sa plénitude.  :)
Slainte mhath !