Samedi 1er juin.4h00, c’est tôt mais une grosse journée nous attend.
Tout le monde est debout, au pied des motos, entrain de charger.
Tiens, il manque Jean-Phi, alias Vikonoff, et Phil, alias Phil38. Après un tambourinage de porte d’Arnaud, nous apprendrons que leurs 2 réveils n’ont pas sonné. Vik nous sortira l’excuse 423 : « C’est un nouveau téléphone, je ne le maitrise pas encore bien, ça ne se reproduira pas. » Bah voyons… Nous verrons par la suite que finalement ça se reproduira.
Ce n’est pas grave, j’ai l’itinéraire vers le ferry dans le GPS, en 10 minutes nous sommes sur place. La frontière française se passe en quelques instants, seuls Phil et moi serons contrôlés. Il nous faudra attendre beaucoup plus longtemps pour la frontière anglaise…
Suite à une blague de Margerin : « Ne laissez pas passer ce Kosovovard ! » (en référence à mon nom de famille), nous apprenons par le douanier français que le véhicule devant nous est conduit pas un ressortissant… kosovar ! Ça ne s’invente pas !
L’embarquement se déroule bien, les motos ne sont pas tassées les unes sur les autres et le maintien est suffisant, au point que Stéphane n’aura pas besoin de jouer à Mac Margerin.
C’est parti, nous quittons la Gaule pour Albion.
La mer est calme. Ce serait l’occasion de finir sa nuit mais l’excitation est grande et personne ne ferme l’œil (à part Mike) et nous nous retrouvons à explorer les différents ponts du bateau.
Arrivée à Douvres. Débarquement en douceur.
Phil ayant (un peu) d’expérience de la conduite à gauche sera désigné volontaire par l’ensemble du groupe (un peu frileux) pour nous mener à bon port.
C’est parti. Après une légère appréhension, je m’aperçois que les autoroutes sont nombreuses (en plus d’être gratuites) et du coup, une fois sur le bon côté de la route, les choses se passent plutôt bien.
Premier arrêt dans une « service station » et premières interventions :
-Margerin bricole jenesaisplusquoi.
-Turkey décide de raidir un peu sa suspension et il s’aperçoit que son lèche-roue frotte carrément sur le pneu…
Le pneu, déjà bien carré avant le départ, est entrain de boulocher sous la triple contrainte de la charge, de l’autoroute et du lèche-roue frotteur. Il n’en fallait pas moins pour que le TT fasse sa première victime. Le lèche-roue finit sa vie dans une poubelle de la station. Paix à son âme.
La météo est avec nous. L’autoroute est dégagée. Nous avons donc le temps, comme prévu, de passer voir la maison mère de nos montures à Hinckley. Photos des motos. Photos de groupe.
Il est l’heure de se restaurer, allons au McDo croisé sur la route.
« Chassez le naturel, il revient au galop » dit l’adage.
Nous en ferons l’expérience au moment de quitter la route principale pour entrer dans la zone commerciale : tout le groupe, ou presque, s’engage sur la file… de droite ! Plus de peur que de mal, mais c’est une bonne piqûre de rappel.
Comme le dit la publicité, on dit bien « Quarter Pounder With Cheese » pour un « Royal Cheese », mais sinon, c’est pareil. Ce premier repas « anglais » ne nous dépayse pas trop.
L’arrivée à Liverpool marque les premières séparations du groupe à cause des feux tricolores. C’est également grâce à un de ces feux que nous nous ferons aborder par un gaillard sur un beau Speed Triple SE bardé de Rizoma et d’un bel amortisseur Öhlins. Voyant ce groupe de français équipé comme des caravaniers hollandais, il se propose de nous conduire jusqu’au quai de la Steam Packet.
Liverpool est une grande ville (environ 1 million d’habitants avec l’agglomération) mais ce type nous attendra à chacun des feux qui coupera le groupe en deux, sans broncher ni marquer le moindre agacement. Au bout d’une bonne demi-heure et après de nombreux regard vers Phil pour savoir si nous allions bien dans la bonne direction, le gars s’arrête et me dit : « C’est là, juste à gauche. Vous avez de la chance, ils annoncent meilleur temps que l’année dernière. Allez, salut. » J’ai à peine le temps de le remercier qu’il repart sur son beau destrier rouge et blanc.
Le reste du groupe me rejoins, bouche bée, et nous constatons ensemble qu’il y a bel et bien un petit panneau qui indique l’entrée vers l’embarquement. Sans le gars, nous serions sans doute encore entrains de tourner dans la ville… Encore merci à toi l’inconnu !
Du coup, nous sommes largement en avance. L’enregistrement est fait, nous laissons nos motos avec les autres pour aller boire un coup et faire un tour dans le quartier. C’est vraiment beau et sympa de découvrir les petits recoins qui ouvrent non pas sur des cours intérieures mais sur des « ports intérieurs ». Il y a de la brique partout, le musée des Beatles, pas de doutes, nous sommes à Liverpool.
Dirigeons nous vers le quai d’embarquement, un FGV (Ferry à Grande Vitesse) pointe le bout de ses étraves. Bon sang qu’il est beau ce navire !
Voici venue l’épreuve de l’embarquement. Les gars sont bien organisés et le système pour caser un maximum de motos a déjà fait ses preuves. On peut effectivement faire entrer 500 motos et une poignée de voitures dans ce ferry. Les motos sont tête-bêche, première engagée, sur la latérale. Un chiffon sur la selle, une corde qui part du cale-pied vers la barrière à gauche de la moto et… c’est tout. La mer est calme. Pas de crainte. Par gros temps… euh… On n’a pas eu de gros temps donc tout va bien.
2 énormes turbines projettent l’eau, une trace d’écume se forme sur plusieurs kilomètres derrière le bateau. Nous filons à 65km/h !
23h45. Nous débarquons à Douglas dans les premiers avec Evelyne et Jackson. Le reste du groupe mettra un peu plus de temps et aura l’occasion de s’encrasser les poumons avec les gaz d’échappement.
Tout le monde est sorti et nous avons la bonne surprise d’être accueillis par Krapull sur sa belle Voxan Black Magic. Merci Fabrice.
Il est tard, la journée commence à se faire longue, nous ne nous éternisons pas et repartons derrière notre road-captain pour atteindre le « nid du faucon » à Port Erin.
Perception des clés, installation dans les chambres.
C’est calme. Cool. C’est parti pour une bonne nuit de sommeil réparateur (pour presque tout le monde du moins…)