Pourquoi vous aimez la moto ?

[Hervecat]

Bon à mon tour de m’y coller.

 C’est marrant comme dans chacun de ces récits, on a l’impression de  retrouver un petit morceau de sa propre histoire. Je vivais dans une cambrousse perdue, j’ai été influencé par des plus grands, j’ai usé du vélo par manque d’argent pour me déplacer, etc,  etc..

 
En fait je ne me souviens pas vraiment du tout début de mon attirance pour les motos. Je ne sais même pas si j’ai tout de suite aimé la moto ou si c’est venu progressivement à mon insu.
De ce que je me souviens.

  Il était une fois un petit morveux habitant un village ( petit, c’est dire ! ) des Côtes d’Armor ( que seul Turkey doit connaître). Le trou était tellement perdu que peu de véhicules passaient, à part les tracteurs,  devant la maison. Alors forcément quand ses parents décidaient, un samedi par mois, d’aller à la ville (St Brieuc ) faire les commissions, c’était fête. Toute la famille prenait place dans la R12 aux sièges simili skai véritable et hop, la route, dont 20kms sur la 4 voies Rennes , Brest. Là le morveux et son  frangin avaient l’habitude de se mettre à genoux sur la banquette la tête regardant les véhicules arrivant derrière. Et oui les ceintures n’étaient pas obligatoires à l’époque. Leur seul espoir était de voir débouler une voiture de sport, ou mieux encore, une moto les doublant à toute vitesse dans un bruit si particulier.
Le plaisir n’étant que mensuel, il fallait trouver autre chose. Et si on collectionnait. Le frangin du morveux collectionnait les images et photos de tracteurs. Le morveux décidait quant à lui d’aller chez Mémère Anna toutes les semaines arracher une page du Téle Poche. Et quelle page, celle où il y avait une photo de moto accompagnée d’un commentaire. Une foi ramenée à la maison, la photo avait le droit de faire partie de « l’encyclopédie de la moto ». En fait des cahiers 17x22 avec une page Télé Poche collée chaque semaine. Amateur de chocolat, le morveux se mettait à ne consommer que du Poulain. Le meilleur, forcément, il y avait des images avec les tablettes. Plusieurs catégories, dont celle des motos. Il suffisait de savoir troquer les papillons contres les motos. Ensuite commander l’album et coller les images. MAGNIFIQUE.
C’est bien les images mais il faut aussi bouger. A la campagne il faut un peu d’imagination pour s’amuser. Eh !  Papa a taillé les sapins. On fait un tas bien costaud, on prend les vieilles roues de la 4CV, on les empile, une longue planche et ça fera un beau tremplin. Le vieux Solex sans moteur toujours d’attaque peut alors s’élancer pour le plus beau saut de l’ange. 
Avec le recul, je me dis que ce devait être les prémices de la passion.


  Mais le vrai déclic est survenu un mois de juillet. Mon cousin Patrick devait venir de Paris ( 500 kms ) en vacances chez Mémé avec 2 copains. Je me rappellerai toujours leur arrivée. On jouait sur la pelouse, enfin sur  l’herbe, avec nos vélos et d’un seul coup un bruit de moteur bizarre. On s’arrête et ce n’est pas 1, mais 3 moteurs. 3 motos qui s’arrêtent dans NOTRE cour à nous. Des motos chargées de sacs polochons sur les porte- bagages et les selles. Des pilotes avec des blousons noirs et des casques intégraux. Putain C’est Patrick. Il a 17ans mais me parait être un héros de guerre, il est beau ! Ils vont dire bonjour et moi je tourne autour de sa moto qui cliquette encore. Une magnifique grosse cylindrée, Yamaha 125 DTMX c’est marqué. Elle est superbe, elle a même une grille devant le phare ; c’est vraiment une cross. Ouah les gros crampons.
L’année d’apres il revient aussi au mois de juillet. Mais ce n’est plus le même bruit. Poum poum poum. Là c’est une plus grosse. Oh la vache il a acheté une des premières 500XT. Patrick tu veux bien mefaire faire un tour ? Allez monte ! Il a du rouler à 50km/h et moi j’ai cru qu’on dépassait le mur du son. Je sentais les sacades du mono, les vibrations des tétines sur le bitumes et le vent chaud me passer autour. On a du faire 2 kms mais sûrement les plus beaux de ma vie de motard.


Ensuite l’adolescence a fait son boulot avec objectif me rapprocher le plus possible de ce monde inaccessible. On bricole alors la grosse bleue du grand père qui ne peut plus la chevaucher. Elle est  pas belle mais elle marche pas mal, mieux que certains 103. Je la repeins en noir mat. On est rebelle ou pas ! Mon oncle me file un casque intégral qu’il a trouvé. Il est noir en polyester, la visière est toute rayée. Pas grave, moi  j’ai un intégral de motard.

 
Le lycée me verra aller en pension à St Brieuc, la ville. Au moins 4 mags de motos. On passera donc tous nos mercredis  aprem, avec un pote à trainer chez ces dealers de bonheur. On rêve des grosses 1100 Bol d’or, des CX650 Turbo qui doivent décoiffer, mais on regarde de prêt les MTX 80, les Kawa AR 80 et les DTMX 80. Cette dernière demeurera ma préférée, allez savoir pourquoi. Le manque de pognon fera que  l’on aura rien de tout ça.


 La majorité, l’armée et les perms. Qu’est qu’on fait quand on est en perm pour 4 jours. Eh ben on passe son permis moto avec l’argent qu’on a économisé depuis sa communion et le si peu qu’on gagne en temps que troufion.
Nov 84 il est en poche. Direction Rennes chez Honda. J’ai vu dans Moto Verte qu’ils avaient une occase de 500XLR à 9000 Fr. La bête n’est pas franchement un top modèle. Réservoir repeint en blanc à la bombe, échappement un peu rouillé et pneus pas tous neufs et typés TT. On peut la réviser pour 2000 fr de plus. Non merci je pars avec comme ça. Erreur de jeunesse. Cette meule a été faite pour savoir si j’étais vraiment passionné. Trafiquée à mort pour le TT. Biellette de carbu entaillée pour faire monter le boisseau plus haut= emmerdes, braquet tellement raccourci qu’110 j’entrai dans la zone rouge et j’en passe.
 
Mais c’est avec elle que je suis parti pour la première fois en vacances, enfin 5 jours. Une planche de contre plaqué sur le mini porte-bagage. On pose la tente et le barda sans oublier le magnétophone pour écouter AC/Dc mais aussi Sadé le soir dans la tente.

C’est à partir de là que je me suis dit les vacances c’est à moto. Le plaisir de ressentir la vie. Aussi bien quand tu apprécie une odeur qui passe, que quand tu partage sans causer quelque chose avec ta passagère. La vie que tu ressens aussi juste après l’instant flippant qui a failli te la coûter.

Jusqu'à 30ans les virées se sont succédées au grée des motos , XJ 900, FJ1200 x2, Sprint900 94, dans différents coins, Corse, Ireland, Autiche plus évidemment nos belles régions françaises. Madame a passé le permis et on roulera à 2 motos pendant quelques temps.

 Ah, j’oubliais. De 20 à 30 ans à part les vacances, habitant désormais Le Mans, on rentrait tous les week end en Breizh pour retrouver les potes motards eux aussi, 4, 5 couples. Pas mal de virées, de soirées, toutes plus gaies les unes que les autres. De sacrés souvenirs en tête et sur papier.

A 30ans naissance de ma première fille. On met la moto entre parenthèse quelques années ? Je ne peux pas. On prend un solo qu’on va se partager pour le boulot. Ouais mais non. On garde alors la 600XT supermot et on achète un Side-car. Ca c’est bon. Et c’est reparti en famille.
Quand on aime vraiment la moto pour son ensemble et non pas que en tant qu’engin, on ne peut qu’ apprécier  le side-car. Certain diront, tous les inconvénients de la moto et tous ceux de la voiture. On peut répondre exactement l’inverse. Et en plus quel plaisir de taquiner du solo de temps en temps. Et puis voir sa fille faire ses premiers pas en se tenant au nez du side, un vrai bonheur.

On roulera comme ça pendant 7 ans avec nos 2 filles. Apres la loi fera qu’on vendra le side et qu’on ne gardera qu’un solo, à partager. Les filles grandissent un peu. On peut donc s’échapper de temps en temps. La Fazer 600 nous baladera ni trop loin ni trop souvent mais ça fait du bien de se retrouver tous les 2, complices. On a l’impression de rajeunir.

Il y a un peu plus de 2 ans le besoin de repartir se manifestait de plus en plus souvent. Pour dire, ca me faisait mal aux tripes de voir les bandes de motos chargées arriver les week-ends  de GP ou de 24h. j’ écumais Le Bon Coin en sachant que ce n’était pas vraiment le moment. Et puis un jour ma femme me dit  « Si on en prend une ce n’est pas pour changer l’année prochaine ». Alors là c’est parti. Je cherche pour acheter, plus pour regarder. Bingo, une Sprint 2008, 15000kms, 7000e. Téléphone. Elle est à Lannion dans le 22. Je dois aller chez mon pote à à peine 80 kms de là pour une rando Vtt. On va la voir, on négocie le tout à 6500 et on repart avec.
Depuis ce jour on part un peu plus souvent et un peu plus loin. Le retour à la jeunesse se fait peu à peu, c’est bon.
 
Alors pourquoi j’aime la moto ? Parce que la question première était celle là. J’aime ça parce qu’une foi dessus, j’ai moins de soucis, plus de plaisir non calculé. Il vient tout seul, aussi bien en lâchant les chevaux de temps en temps qu’en roulant cool sur petites routes, le plus souvent. J’aime l’engin. Je ne peux m’empêcher de la toucher quand je passe à côté dans le garage. J’aime les sensations qu’elle me procure. Quand je me suis fait vraiment plaisir avec de belles trajectoires (enfin de mon niveau hein !) je lui donne une petite tape sur le réservoir, comme sur l’encolure d’un cheval en fait. J’aime faire des rencontres même courtes comme à l’embarcadaire  de Nice pour aller en Corse où une 1200 Dayto viendra se garer à nos côtés. On discute on se quitte.. .Et puis on se re rencontre on échange nos numéros et ça fait 20 ans qu’on se connait maintenant.

Alors voilà en gros comment et  pourquoi j’aime la moto. En fait la moto est comme le crabe qui bouffe la tête de ma mère. Elle est entrée en moi, me consume tous les jours. Je n'y peux rien, Je ne peux l'enlever, elle fait parti de moi et comme pour ma mère c'est inopérable. La différence c'est que ce putain de crabe ne lui donne aucun plaisir.
 
Allez c'est assez.
A qui le tour?

[patricech]

J'adore vos histoires les gars. Oui, on retrouve tous des bouts d'histoires communes dans chacun des récits (j'ai aussi vécu l'arrivée de grosses bécanes bardées de bagages devant la maison et je pense que ça a joué sur mon envie régulière d'accrocher un gros sac et de partir la truffe au vent

En tout cas 

[moulinsart]

Le choc du peugeot 102 utilitaire, à la 125 yamaha RS mono, du coup 2000 kms en 15 jours sur les routes de France avec une valise et des sandows sur la place arrière, un kway tout pourri, aucun outillage, de toutes façons ça ne m'aurait servi à rien, je n'y connaissais rien.
Depuis, quelques motos trapanelles au début, 450 honda montée course de côte rachetée d'occasion, une moto improblable....
suzuki 750 deux temps qui a vu la Hollande, une 750 kawa GPZ montée en pneus slicks, deux fj 1200 yamaha, traversée du Maroc,
stand by pour les gosses, et reprise avec petit scoot et grands scoots burgman 650.
Puis retour à la moto avec 1200 bm gs, que je compte changer pour une Trophy rapidement.
Tant que je pourrai en faire, je continuerai...

[wanou]

Très joli récit Maya   
Et Hervé, j'ai beaucoup aimé aussi   

[gulacy]

MAIS C'EST DU TOUT BON!

Un modo peut-il créer un autre post uniquement en mode lecture, ou l'on pourrait n'avoir que les textes de ces belles déclarations?

On continuerait ici à déposer nos histoires, qui serait compilé dans un autre post plus "clean"?

[PierrotGAZ]

c'est très compliqué, on peut découper les sujets....  mais les refaire à carte.... 
il faudrait s'y pencher....

ou alors je peux supprimer tout les post qui ne sont pas des témoignages....    

[Quazimir]

allez c'est ma tournée 
alors contrairement à plein d'autres mes seules expériences d'adolescents en 2 roues étaient en vélo..quelque fois tracté par un ciao ou une DT50, l'ère des scooters allaient de nouveau envahir le marché (Booster, Typhoon, etc...)
donc en fait pas grand chose me destinait à devenir motard...
J'ai passé mon permis B vers mes 18 ans, merci à mes grands parents de m'avoir payé ce sésame...diplôme indispensable pour commencer dans la vie.
Pendant ma vie d'étudiant j'ai réussi à me mettre un peu d'argent de côté...et me suis dit qu'est ce que je pourrais bien faire de ce petit pécule...et là ça m'a pris comme une envie de pisser,  je suis passé à une moto-école pour savoir les modalités...Et j'ai voulu profiter de la validité de mon code afin que le permis me coûte le moins cher possible  :winch:
ma première expérience avec une moto de plus de 50cm3 (oui car j'ai essayer les 50 des copains quand même  :tops:) fut un 250 cr dans un terrain vague..le pote me dit : faut accélérer et jouer avec l'embrayage...oui j'ai tellement bien jouer avec l'embrayage que j'ai fait un joli soleil dans les barbelés et la poignée toujours en coin  ..bref ça allait augurer de sacrés moments par la suite 
J'ai donc commencé par un 500Gse, moto école par excellence...ou je devais "piloter" la moto sans les mains dès la 1ere séance  :blini:...apres deux gadins lors de demi tour sur le plateau (eh oui le frein avant à basse vitesse ça pardonne pas) et quelques heures passées a maitriser la bête (entre temps un Kawa Er5 est venu en remplacement) j'ai réussi à avoir mon plateau, ce qui tenait plutôt du miracle car généralement j'étais jamais dans les temps...toujours trop lent  :tops:...La circulation fut, comme beaucoup d'entre nous une formalité ...
Bref novembre 97 j'avais le droit de conduire une moto...

en novembre 98 j'ai eu assez d'argent pour me payer ma première moto : un 500 CX de 1981, vous savez la Guzzi japonaise, pour 5000f de l'époque 
j'ai fait mes premières armes dessus, ce n'était pas un foudre de guerre, pas de protection non plus, un châssis à l'ancienne et le freinage à tambour qui va avec pour le frein ar je crois...apres 2 ans j'ai profité d'avoir mon 1er CDI pour m'acheter une moto plus récente 
Revendu 5000f à l'époque

pour la suivante j'ai longuement hésité entre le 600 fazer et le 600 hornet, nouvelles venues dans les roadsters Mid-size..finalement j'ai opté pour le fazer pour sa protection...
Bonne moto dans l'absolu sauf qu'un 10 janvier (jour de ma fête  ) un connard n'a rien trouvé mieux que de dépasser une voiture et donc se trouver sur ma voie...Réflexe qui m'a sauvé la vie..j'ai couché la moto, elle est venu s'encaster sous le J5....moto à peine rodée : 3 mois, 3000 km : épave
moi miraculeux je n'ai rien eu  :blini: les pompiers ont été surpris. Pour l'anecdote je venais d'emprunter les bottes de mon beauf, car je n'avais pas cet équipement et voulait connaitre le confort de celle-ci...bah j'ai bien été inspiré croyez moi 

Comme il faut savoir remonter sur selle, en mai je me mets à rechercher une nouvelle monture, et pour un prix contenu, à peine plus cher que le fazer je me suis pris un 1200 bandit S nouvelle version à 55000 F  Bonne moto qui n'excelle dans rien, qui manque d'un supplément d'âme mais polyvaillante avec laquelle j'ai roulé ma bosse au Mans, dans les Hautes-Alpes, les Pyrénées...

Entre temps je me suis aussi pris un 750 four de 1972 juste pour la frime...une petite anecdote pour vous situer le boulet que je suis  :tops:
je voulais faire le cador et démarrer la moto au kick devant un bistro ou tout le monde lorgnait sur cette mamie à deux roues  ... au bout de 5 reprises je n'ai jamais réussi à démarrer la moto et là je me suis rendu compte que j'avais mis le coupe circuit..donc honte sur moi et je décidai alors de m'éclipser le plus rapidement possible en actionnant le bouton cette fois-ci 

En 2005, j'en avais marre du bandit, et je commençais à lorgner sur les machines anglaises...refroidi par un ami qui avait un Sprint Sport à l'époque et qui avait plein d'emmerdes, j'avoue que Triumph me faisait un peu peur, jusqu'à ce que je fasse la rencontre d'un poto qui vit dans la drôme et qui était propriétaire d'un speed 955i de 2002 (Flèche Bleu sur le forum)...et là le speed version 2005 venait de sortir ...
Vente du 750 four, reprise par Triumph (bonne reprise d'ailleurs) du bandit et en mai 2005 me voilà propriétaire d'un speed 1050, l'un des premiers vendus par la concession

2009 alors que je prévoyais avec Fleche Bleu de faire la route des Alpes, un accident sur un rond point aura raison de mon speed...et j'ai été convalescent pendant un an sans pouvoir travailler..ca aurait pu être bien pire encore une fois 
Bref je me dis ça fait le 3 e accident (oui parce qu'avec le 1200 j'ai percuté un chevreuil, réflexe encore salvateur : j'ai accéléré et donc avec  la vitesse j'ai pu rester debout..mais un mois d'arrêt suite au contact du chevreuil sur ma jambe gauche (décidément...)
Bref la je décide de raccrocher le blouson..c'est la fois de trop...jusqu'en 2010...

Je regarde mon budget : pas de sous pour un 1050, je me tourne donc vers un 955i de 2003
bonne moto mais je n'ai pas le coup de foudre comme avec le 1050, je la revends 3 ans plus tard en pensant mettre un terme à ma vie de motard...mais...

2015 : non c'est plus fort que moi, je roule peu mais il me faut une moto pour rouler quand l'envie me prend...puis j'ai une route des Alpes à faire bordel 
Arrive donc ma monture actuelle : un Speed de 2010 (qui bouffait un peu trop d'huile  ), des sacoches cavalières sont dans le placard, une selle confort en commande car en aout 2016 : Route des Alpes  yens


sinon je roule rarement en groupe car je roule pas bien  :tops: et que je n'ai pas envie d'emmerder le monde à m'attendre (10 min dans la vue pour la montée du Ventoux  ..vous voyez  ), et puis je n'aime pas le côté kéké des motards à faire des concours de bite...mais j'aime rouler en bécane même si la région n'est pas propice aux virages et autres dénivelés 

[Jim]

Lycéen dans les années 1970, moi que pouvait prétendre à autre chose qu'une mob jaune, j'aurais fait n'importe quoi pour monter derrière une pote qui me subjuguait, lui qui venait en Yam 350, 2 temps, un monstre ! 

Je n'ai passé mon permis qu'à 20 ans, et ma 1ère moto (d'occase), un CB 400 twin, ne m'a pas laissé un souvenir impérrissable, enfin si le jour où j'ai serré en ligne droite … sans dommage.

Ensuite un trou, que dis je une abîme de 20 années et 11 déménagements plus tard, un jour de 2003, je dis à ma femme : « J'ai décidé d'arrêter de fumer, mais de me remettre à la moto ! »
3 semaines après, un Fazer 600 flambant neuf était au garage. 

En 2004, je passe chez Triumph St Etienne, un petit bouclard rue des alliés ; J'y rencontai pour la 1ère fois un petit jeunot qui venait matter la plastic des belles anglaises : Pierre Eric ...(qui deviendra El senor Don Rico  ); le Boss René, me tutoie direct et me dit : un 3 cylindres, il faut l'essayer, après tu verras...
Mais le Dayto 955 British green que je venais voir n'était pas immatriculé. Qu'à cela ne tienne, un client-ami (car le client tout seul n'existe pas pour René) me dit :
« Tiens, prends les clés de la mienne (yellow) et vas faire un tour ! »
Et là tu restes scotché  par la proposition du mec qui prête sa moto, presque neuve à un type qu'il ne connaît ni d'Eve ni d'Adam...Mais c'était comme çà à l'époque chez Millénium moto.
Avec mon modeste m.70, le long réservoir de la Dayto ne me convenait pas, j'ai donc opté pour une Sprint RS British green off course.
Mais ce jour là, je n'ai pas que signé mon 1er bon de commande (3 autres suivront entre 2004 et 2012) mais j'ai surtout rencontré un cercle de copains, animés par un véritable passion de la moto et des sorties, orchestré par René qui n'a jamais ménagé ni son temps, ni son énergie pour le plaisir de tous.

Avec les Millénium boys, j'ai eu le plaisir de participer à mes premières initiations pistes, au Mas du Clos, pour les Trackdays Triumph, à Issoire avec Dominique Saron, Serge Nuques...

C'est aussi en 2004, que je ma suis inscrit sur TALL, et fait mes premières rencontres avec les membres de la région Lyonnaise, Diemus, TT16...

Dans ces moments là, la moto tient une grand place, mais moins que les plaisir du moment partagé entre amis.

Mon point d'orgue restera assurément, la journée piste organisée en 2009 au Mas du Clos : Nous étions 60 Talliens qui se sont loué un circuit magnifique, que pour nous....Ah lala, ce pied :
http://www.dailymotion.com/video/xaqb2w_trackday-triumphall-mas-du-clos-200_auto
http://www.dailymotion.com/video/xb0le1_track-day-triumphall-2009_auto

Aujourd'hui en 2016, les choses ont bien changé  : le Business l'a emporté sur l'esprit motard, et René y a perdu sa concession... mais il est et sera toujours mon ami, même si je roule sur d'autres motos de marque différentes.

A bientôt 60 balais, ces motos me font encore rêver, je ne pars que rarement au travail sans aller lui jeter un petit coup d'oeil dans le garage. 
J'aime la moto avec les morceaux de sport dedans, des machines qui demandent un peu d'implication pour avoir une sensation de pilotage même de niveau 1.

Bref, ces machines nous donnent beaucoup de plaisir elles mêmes, mais également par les belles rencontres qu'elles nous procurent.

[patricech]

super plaisant à lire   

et je pense que  c'est vrai pour le coté business mais je pense aussi qu'il reste encore des gars passionnés qui mettent les valeurs humaines avant toutes choses (ici sur le forum, quelques concessions et garages (comme T5&Cie par exemple))  et ça, ça me rassure un peu 

[Chewi]

Merci Jim.

Cet esprit, que tu decris si bien, soufle encore chez TBA Biarritz.

[Seeli]

Merci Quazimir et Jim pour vos récits respectifs. 

Un  bien mérité.