Profitant de faire débrider ma Tiger 1050, mon gentil concess ma gentiment prêté une Trident qu'il avait dans son showroom et qui me faisait des clins d'oeil depuis que mon essai de la Street 765 RS m'avait clairement permis de constater à quel point ladite RS était trop puissante pour moi.
Alors voilà que pendant que je me fais payer un café et finalise avec l'atelier ce qu'il y a à faire pour ma belle, le commercial sort la Trident et la pose juste derrière la porte.
Et quand je vais la rejoindre, clé en main, je me dirige vers elle ni de face ni de côté, mais plein arrière, qu'elle a léger, élancé et fort joli.
Sortie de la compagnie de ses soeurs et cousines, je la trouve toute petite, comme si je voyais enfin une jolie MG au milieu de tous ces SUV.
Toute petite et toute mimi !
Je m'installe (la selle est confortable), tourne la clé, le cadran rond s'allume et là... ouf, enfin : il y a tout ce que j'ai besoin de savoir, rien du reste et tout est parfaitement lisible ! Je n'ai pas de souvenir d'autres cadrans aussi bien foutus... Merci
Je démarre, pas impressionné du tout par cette mignonne petite bête avec laquelle je crois que je vais bien m'entendre...
Première, deuxième et hop !, feu rouge.
La position est agréable, le sol n'est pas trop loin...
Toujours cet itinéraire qui me permet de sortir de la ville tranquillement pendant que pneus et moteur chauffent.
Ca y est je sors, un bout de ligne droite, j'ouvre en grand, enfin, je crois que j'ai ouvert en grand, je m'assure que rien n'empêche la poignée de tourner... et non : c'est juste le bridage.
47.5cv, c'est pas énorme ! Je me serais presque cru sur un scooter...
Bon je ne vais pas faire demi tour pour autant !
J'arrive au pied de cette route que j'ai prise encore samedi lors de mon joli tour, et c'est parti.
Alors autant la puissance est bridée, autant le couple est là.
La moto est facile, agréable, intuitive, met en confiance. Je crois que j'aime bien aussi cette sensation d'arriver pas loin de la limite de ce que la machine a à donner. Gauche, droite, droite, gauche droite et encore et encore...
Décidement, cette moto me va bien !
Un peu frustré par le manque de puissance, mais au moins pas dépassé par l'explosivité de la moto comme je l'avais été avec la Street, qui m'avait peut-être plus filé la banane que cette Trident ?
Je suis à ma place sur cette bécane. Au fil des kilomètres je prends de plus en plus d'aisance.
Arrivé à Vernoux, demi-tour et rebelote pour la redescente !
J'ai été surpris parce qu'en général, quand j'essaye une moto, je roule toujours un peu plus doux à la redescente qu'à la montée.
Mais pas là. Je sentais mes courbes s'affiner, la prise d'angle devenant aussi plus sûre et plus affirmée.
Ah! elle est bien cette moto, sans compter son appétit d'oiseau !
Si j'avais 8000 balles et que je ne savais pas quoi faire... je sais très bien ce que j'en ferais !
Ah, cette Trident avait l'option shifter montée-descente qui est un régal de précision et de douceur. Là aussi peut-être le plus agréable que j'ai jamais utilisé.
De retour vers la concession, j'essaye une pointe de vitesse sur un petit bout de 2x2 voies. Autant avec la Street c'était pas facile d'être à moins de 140, autant là c'est difficile de les atteindre !
Je rends la bête, que je verrais bien avoir sa place dans le garage aux côtés de la Tiger !
En discutant avec le concess, sur cette histoire de confiance à la descente, il m'explique que le moteur étant plus petit, la moto a beaucoup moins d'inertie (l'effet gyroscopique du villebrequin est plus faible) et que -en plus de la facilité générale de la moto, cela a certainement participé.
Bref, me voilà une nouvelle fois emballé par une moto.
Ah tiens !, c'est une anglaise