En pleine période migratoire des rond-points à poils courts (les plus sauvages), j'en avais croisé un sur ma route, qui *paf* me fît choire, *crac* me péta ma noireaude, ce qui *zut* me fît chier. Après deux mois et demi de convalescence, elle va mieux, et j'ai pû remettre mon cul sur son dos la semaine dernière.
Rapide bilan : tubes de fourche pliés, un té en vrac, disques de frein voilés, roue avant ovalisée, du plastoc en miète et de la garniture rapée. Elle ressort de l'opération pinpante, tous les liquides à neuf, la peinture refaite. Elle brille comme un soleil noir. Elle a même gagné le droit de ne plus porter la sacoche de réservoir pour faire de l'œil aux quidams. Coquine.
Tout ça pour un rond-point qui déboule sans faire gaffe...
La douloureuse : coût d'hospitalisation 3 000€, ça fait mal aux roubignoles. Si je compte les frais de dépannage, la réparation du blouson et l'achat d'un nouveau casque, on frôle les 4 000, et d'en parler ça me fait péter les soutures à la rondelle. Mal au cul. Elle a intérêt à se faire pardonner plus tard, va falloir qu'elle se donne à fond...
Malgré le personnel compétent, elle a des séquelles. *gasp*. La structure du pneu avant a souffert, ça donne de légers accoups dans la roue, comme si la route n'était jamais plane (conséquence évidente d'un pneu cabossé). Mais le pneu est neuf, avec 1 000 bornes dans la gomme seulement, va falloir faire avec pendant un petit bout de temps. Deuxième bobo mal cicatrisé, le kit chaîne joue maintenant sa partition comme un phoque joue à la clarinette. Il y a du jeu de partout, points durs, du bruit de casserole. On dirait qu'il a mal vécu les deux mois sans amour. Le gros hic, c'est qu'il n'a que 4 000 bornes, le gars qui m'a vendu le brélon venait de le changer pour les 40 000. On dirait qu'il a monté un kit de chez Lidl, trop délicat... Mais pour le kit, même traitement que le pneu : il aura beau gueuler, il devra attendre pour prendre la retraite.
Hormis tout cela, immédiatement on s'est fait des calinous. Je la récupèrai samedi dernier (il y a une semaine), et le dimanche on tire Ferney-Beaufort par Megève puis Beaufort-Ferney par la Clusaz, avec miss Cookie sur le strapontin. Deux ou trois cols bien fameux pour prendre du bon temps, faire gronder les trois cylindres et enrouler les virolos en douceur (ou pas).
Voilà donc, elle a repris du service, et elle ne fait pas semblant, elle bouffe sa dose hebdomadaire de bitume. Pour les retrouvailles, elle a même eu le droit à une nouvelle bâche très saillante, pour la faire patienter d'être un jour au chaud dans un garage (oui, je sais, honte à moi, elle dort dehors...).