Ce soir, fin du boulot à 16h40.
Je cours au vestiaire, direction la douche (oui...je préfère virer toute trace d'insecticide avant de rentrer chez moi) et hop, changement de tenue. Jean de moto, T-shirt T.A.R.T signé T@ll, dorsale et cuir... OK je peux y aller.
Ni un ni deux j'enfourche mon fidèle destrier (propre pour une fois...) et GAaaaaaaAAAAAAAAzzzzzzzZZZZZZ direction Triumph Toulouse.
"T'ain y nous fait quoi l'Mulet à aller chez un consess' alors qu'il à T5 et Cie??? l'est con cet âne ou quoi???"
Et bien non, comme l'a signalé Guitou en fin de semaine dernière, Triumph Toulouse cherche un mécano moto... je m'en voudrais donc de ne pas tenter ma chance même si je n'ai pas de diplôme.
Arrivé chez eux, j'engage la discussion avec le chef d'atelier :
"Alors comme ça il manque un mécano?
- Bien oui... et peu de postulants...
- Ah...et j'imagine qu'il y en à encore moins connaissant (même un peu) Triumph?
- Oui...ou bien des jeunes diplômés sans réelle expérience.
- Euh...et des gens qui touchent correctement à la mécanique (oui, je ne suis pas un pro même si je me défend...) et qui ont l'habitude de bosse sur Triumph ça vous intéresse?"
L'oeil du chef d'atelier s'illumine et il me répond :
" T'en connais toi?
- Euh...bein...euh...avec ou sans diplôme?
-Franchement, je préfère 100 fois un gars sans diplôme efficace et consciencieux qu'un âne avec des études derrière lui et rien dans les doigts!"
WHO PU...TAIN ! ! !"Bien moi" que j'lui dis.
On discute encore un peu et il me recommande d'aller voir le responsable de la concess pour lui soumettre mon CV. Ce dernier, surpris de ma démarche prend quand même le temps de m'écouter (bon...rapidement j'en conviens...) mais il m'a semblé plutôt réceptif à ce côté "expérience pratique" et "démerde" plutôt qu'au traditionnel "j'ai mon diplôme".
Alors oui, il est encore trop tôt pour savoir si oui ou non j'aurai un entretiens mais au moins je commence enfin à me sortir les doigts pour aller de l'avant et trouver un métier qui me plait, pour lequel je ne me lèverai pas tous les matins la boule au ventre. J'ai eu des gens (qui ont au moins fait semblant d'être) réceptifs face à moi et je croise maintenant tous ce que je peux pour aller plus loin, même si je n'arrive pas au bout.
Bref, rassuré et motivé, je suis parti retrouver la joyeuse bande du sud ouest pour boire un pot et grignoter.
Y'a pas à dire, une fois sorti de l'usine, la vie est belle