Samedi 8 août :
Réveil sous les nuages pour une fois ! Qu’à cela ne tienne, on ira rouler au sud, dans les Dolomites, donc théoriquement il fera meilleur là bas ?!? On prendra quand même les combines de pluie au cas où…
On débutera donc par une courte liaison dans la vallée de Lienz, pour ensuite bifurquer en direction du Passo di Monte Croce Carnico, via le Gailberg Sattel. Petite bourre avec un teuton en Cbr dans la vallée, dès les premiers virages du col il me laissera passer de dépit, faut dire qu’à par mettre des grands coup de gaz en ligne droite, l’était pas trop doué le garçon…
Ca monte, ça descend, ça remonte, ça redescend, ça tourne dans tout les coins, pour enfin finir dans une série de tunnels en montée, et on arrive à la frontière Italienne, où en effet le temps se dégage bien…
Ravigotés par ces rayons de soleil, on attaque la descente, bien serrée au début, avec comme particularité d’avoir des tunnels….en épingle ! Faut faire gaffe quand on rentre dedans, c’est un peu surprenant de se retrouver tout d’un coup en face d’un mur… La suite de la descente est plus conventionnelle, avec des grandes enfilades entrecoupées de quelques épingles, sur un revêtement tip top.
Arrivés en bas, il nous faut bifurquer sur la droite pour rejoindre les Dolomites, on le fera par une petite route jamais prise auparavant, et là on tombera sur un paradis motardesque, une 60aine de bornes de routes en tout genre, du rapide, du lent, de l’étroit, du large, et surtout une superbe portion en forêt, avec des courbes mi lentes-mi rapides juste comme il faut, qui s’enchainent les unes les autres sur une dizaine de kms, le tout sur un revêtement façon billard, miam !!
En parlant de miam, va falloir penser à s’arrêter pique niquer, ce que l’on fera dans un coin paumé en montagne, las, pendant qu’on mange nos sandwichs mortadelle-fromage-tomate, la pluie nous rattrape !
On finit vite fait notre casse dalle, on enfile les combines de pluie, et on repars sous la flotte, pour s’arrêter un peu plus loin à Sappada prendre un café. En arrivant, on croise un groupe d’Italiens tous en combarde de piste, en Tuono, Rsv et autres R1 qui repartent de la pause café, Ciao ciao tout le monde, on les voit s’intéresser de près à nos engins ( à moteur…), vlà enfin des gens de goûts ! Puis on les verra discuter avec les bonnes sœurs qui sortent de la messe de l’église d’à côté (autant en Italie qu’en Autriche, il y a TOUJOURS une église à côté, de quelque côté qu’on soit ! ) ; faut dire aussi qu’ils avaient profité du porche de l’église pour mettre leurs motos sous protection divine contre les intempéries… Tient, tant qu’à faire on va en faire de même, la pluie ne s’arrêtant pas, un crachin digne de la Normandie, en attendant une accalmie on boit café sur café, faut dire qu’à 1€ le caf’, on va pas s’en priver…
La pluie s’étant un peu calmée, on reprend notre route une bonne heure plus tard, la dite route étant détrempée, ça glissouille un peu de partout, on fait plus les fiers… Heureusement on a quelques portions sèches du côté d’Aurenzo di Cadore, avant d’arriver au pied du passo Tre Croci, qu’on franchira sous les nuages, avant de redescendre sur Cortina…
Traversée de Cortina sans s’arrêter, parce que les hotels 4* c’est pas trop notre tasse de thé, on file direct sur le Passo di Giau, malheureusement sous une pluie battante, dommage les paysages doivent être splendides sous le soleil ! La descente s’effectue sur des œufs, heureusement au fur et à mesure qu’on rejoint la vallée la route s’assèche peu à peu.
Une liaison sur la nationale dans la vallée, au milieu de la circulation dense, et on retrouve l’architecture typique Italienne, entre la nationale, l’autoroute et ses viaducs, les villages où les maisons semble être construites les unes sur les autres, tout cela s’enchevêtre dans un joyeux bordel ! On profitera même d’une erreur de parcours pour se paumer dans un petit bled afin d’apprécier cette ambiance toute italienne !!
Malgré cette petite erreur, on parviendra quand même à rejoindre le passo di Cibiana, un petit col par lequel on accède par une route super étroite, arrêt au col pour finir notre tablette de chocolat du pique nique et prendre un café au bar du col.
Ensuite, une descente sur une route bien défoncée, qui est même en train de s’effondrer totalement par endroit, ça secoue bien histoire de digérer la tablette de choc’ de tout à l’heure !!
Un retour par la même route que l’aller, ayant louper la petite route qu’on devait prendre, finalement on se contentera de reprendre la portion de circuit d’avant le pique nique, c’était tellement bon qu’on va pas se gêner !
L’essence commençant à se faire rare dans nos réservoir, on a prévu de faire le plein de l’autre côté du col emprunter à l’aller, en Autriche, où l’essence y est bien moins cher qu’en Italie. D’après des calculs plus ou moins savants, on a prévu qu’on tiendrait le coup jusque là bas, j’attaque donc la montée du passo di Monte Croce Carnico bille en tête, le jour commence à baisser, et je m’amuse comme un chien fou dans cette montée déserte maintenant ! Arrivé en haut, au bout de 15 mn, toujours pas d’Alain, gasp ! Je redescend donc le col à vitesse réduite la peur au ventre, pour voir s’il s’est pas foutu au tas dans un ravin, je redescend tout le col sans rien voir, quand je le retrouve enfin, en roue libre, bah, on a du oublié un paramètre en calculant notre autonomie tout à l’heure, panne sèche pour le Dayto !
Vu que ça descend plus, on s’arrête dans un bled en pleine nuit, heureusement on avait repéré une station quelque kms plus bas, je file donc faire le plein du Trident, je reviens vite au bled, je sors un tuyau de dessous ma selle, on demande une bouteille d’eau à des gens d’à côté, et au tour d’Alain de siphonner mon réservoir… Bah parait que l’essence c’est meilleur que le gasoil !! 2 l remis dans le réservoir du Dayto, juste de quoi rallier la pompe à côté, et enfin on peut repartir, en pleine nuit cette fois !
Passage du col par une nuit noire donc, ben finalement c’est bien marrant de rouler de nuit, en tout cas ça fait des sensations avec tout les virages qui nous sautent à la gueule !!
Arrivée en Autriche, pour se rendre compte que toutes les pompes étaient fermée de nuit de ce côté, ben finalement c’était pas plus mal qu’Alain tombe en panne sèche du bon côté du col, on aurait pas eu l’air con sinon !!
Et enfin un retour au camping sans histoire, après 480 kms de rebondissements !