Hop, mieux vaut tard que jamais, mon céhère
Le Sun rallye, ou comment préférer la bronzette à la moto :Ca avait pourtant mal commencé, donc selon la théorie des vases communicants, ç'aurait du bien finir, mais ça a pas été le cas
Me vlà donc un jeudi matin à peine réveillé après les derniers préparatifs du rallye, dans le garage souterrain a tenté de démarrer cette %**µ$ de meule qui veut rien savoir, alors que Jackson m'attend à Grenoble pour charger la brèle, et le moulin qui me fait sa crise d'asthme et qui se coupe dès que je met un coup de gaz... Bordel de furoncle, ça commence bien, je met quelques minutes et autant de coup de démarreur avant de comprendre que j'ai du coincé une durite d'essence en remettant le réservoir après avoir fait mes branchements de Xenon, bon y a qu'a le démonter 4 vis de 10 à défaire, c'est pas sorcier.. J'ai laissé la caisse à outils à la maison, heureusement j'ai ma trousse à outils sous la selle, hop ça va être réglé en 3 coups de cuillère à pot, allez zou !
Et non pas zou. Loi de murphy oblige, pas la trace d'une clef de 10 dans la trousse à outils, et je me retrouve avec l'outil préféré des mécanos de pointe, à savoir une pince universelle, et passablement énervé aussi... Bref j'attaque le démontage du réservoir à la pince, dernière étape avant la mise à feu ( selon le dénouement de l'avant dernière étape, soit dans les chambres de combustion, soit la moto toute entière ).
YES ! les 3 premières vis viennent toutes seules, tout baigne, j'attaque la dernière vis tout confiant, et remurphy, patatra, rogntudju, la dernière vis fait rébellion et ne veut pas se laisser dévisser comme ça. Non mais j'y crois pas, j'en ai maté des plus coriaces que ça, elle va voir ce qu'elle va voir
Je travaille à l'intimidation, je commence à tripoter les angles de la tête de vis, et dès que j'en trouve un qui se laisse bien accrocher, hop ! Je l'attaque à la pince, je le bloque dans un coin, 3 tonnes de pression sur la pince, et elle va tout de suite moins faire la maligne c'te vis, non mais !
La dernière trace de rébellion matée, je dégage la durite coincée, je remonte le tout en 30 secondes, et c'est enfin parti, avec 1 heure de retard sur l'horaire.
Bon forcement il pleut, sinon ce serait pas marrant, et je me tape les 60 bornes pour rejoindre Jackson sous une pluie battante, mais bizarrement, je m'en fout
Arrivée à grenoble, on charge le Trident à côté du Street, et c'est parti pour le sud, on il fait beau, du moins on espère !
Après avoir passés le col de la croix haute quasi sous la neige, on commence enfin à voir le soleil du côté de Sisteron, heureusement, on commençait à désespérer... Et on arrive à Solliès Pont sous un grand soleil, après les pluies diluviennes qui ont laissé des traces, pour s'installer dans un paddock 3*, la vie de chateau :
Le temps de réparer le dérouleur de road book de Jackson, et le mien aussi par l'occasion ( on s'ennuie jamais sur un rallye ), on part faire un tour de reconnaissance, sous un soleil radieux. Après quelques circonvolutions dans les faubourg de Solliès et un peu de jardinage, on attaque la montée du col de Babaou, par le versant ouest, bien étroit, avec plein de courbes serrées traversées par le surplus d’eau tombé ces derniers jour. La descente, que l’on effectuera en sens inverse pour la spéciale de nuit, est plus propre et moins piégeuse, si ce n’était les quelques dizaines de cyclistes présents et qui apprécient guère notre passage…
Bah pas grave, on continue sur la D41 en direction de Bormes les mimosas avant de bifurquer au détour d’un virage sur la route forestière des crêtes. Bah comme route forestière j’ai connu pire, par contre le paysage et la végétation sont magnifiques, on domine toute la côte, et on a vraiment l’impression d’être en vacances !
Arrêt photo, puis on repart, c’est qu’on a du boulôt encore !! Une descente vertigineuse plus tard, nous voiçi à Canadel sur mer, on longe la côte sur 2 ou 3 kms, avant de remonter sur le col du Canadel qui nous servira de spéciale le samedi. Une belle spéciale, propre, au bitume accrocheur et aux enchaînements pas trop piégeux, de quoi se faire plaisir. S’ensuit une descente bien rythmée, une liaison en plaine vers Cogolin, et une vingtaine de bornes sur une petite route perdue au milieu de nulle part, pour nous ramener du côté de Collobrières et la spéciale du col des Fourches. On s’amuse bien avec Jacques sur cette petite route, pas un seul bout droit pour se reposer, par contre faut quand même astiquer un peu pour parvenir à accrocher un 50 km/h au compteur… Le jour de la course va avoir des dégâts !
On arrive finalement à la spéciale des Fourches, petit arrêt pour se reposer, un presque local du 06 s’arrête à côté de nous avec son rsv, pour discuter le bout de gras, il nous déclare qu’il en a plein les poignets et que ça tourne trop !! Ca met dans l’ambiance, c’est sur que ça fait bien 2 h qu’on roule, et qu’on a à peine fait la moitié de la boucle de 200 bornes…
Bon allez on se laisse pas décourager, et c’est parti pour la reco de la spéciale des fourches. Aprèq quelques hectomètres, on se demande si on aurait pas mieux fait de venir avec des brêles d’enduro ! Des ravines dans tout les virages, de la terre, de la caillasse, le tout sur une route bien abimée et avec quelques grosses compression dans les cordes, je décolle même avec la tromph une ou deux fois, bien marrant mais va ptete pas falloir abuser le jour j !! Perso je m’amuse bien, Jacques apprécie beaucoup moins, mais on la refera quand même une fois ! Ensuite descente sur Gonfaron sur une route forestière bourrée d’épingles, et la commence le grand jeu avec une liaison typiquement « bournisienne », des changements de direction difficiles à repérer, des chemins pleins de flaques, l’impression de constamment tourner en rond, des passages sur des petits chemins en plein milieu de lotissements qu’on hésite à prendre de peur de finir dans une maison ( surtout quand le chemin est en pente de 20% et vaguement bétonné...) mais Jacques s’en sort pas mal avec le RB ( perso j’ai pas eu le temps de le monter ), on finit la portion de liaison par une spéciale d’un ancien moto tour au dessus de Puget, un régal en ce début de soirée, que des enfilades de virages sur un bitume type circuit, de quoi débarrasser les pneus de toute la terre accumulée les kms précédents !
Nous reste juste la spéciale de Gonfaron à reconnaître, en pleine nuit maintenant, j’en profite pour tester les xenons sur cette spéciale un peu bosselée mais bien accrocheuse et sans grosses surprises.
Plus qu’à rentrer au château, on mange un bout de gras sur le pouce, et dodo, demain ce sera vérifs et contrôle technique, avant le grand départ de nuit !
Les contrôles vite expédiés ( j’ai même pas eu droit au passage au sonomètre !) y a plus qu’à patienter avant le départ, entretemps Xen nous a rejoint sur son rsv rallye réplica ( c-a-d rafistolé avec des morceaux récupérés à droite et à gauche..) malgré sa crève et ses 40 de fièvre. On passe l’après midi à tourner dans le paddock et à croiser les habitués des rallyes, Ben est ravi de son Tuono, bien plus adapté pour l’épreuve que son ex zx6r !
L’heure avance et la pression monte petit à petit, m’enfin ayant survécu au Ventoux l’an dernier, je devrais bien arriver au bout de l’épreuve ! Jacques pourra profiter d’une bonne nuit de sommeil avant d’attaquer le rallye le lendemain, ne faisant que le jour, veinard…
En attendant je prépare quelques munitions pour tenir la nuit, une petite laine car la nuit dernière on s’est bien caillé, plus que quelques minutes d’attente angoissante, on me tend le carton de pointage, a y’est c’est parti, en pleine nuit alors que les premiers à partir ont pu profiter des dernières lumières du jour.
Une première liaison sans trop d’histoires, la première partie fait partie de la boucle que l’on a repéré hier avec Jacques (les 4 boucles du rallye, si elles avaient une base commune, comportaient quelques différences chacune pour corser le tout…), puis je plonge dans l’inconnu une dizaine de kms plus loin avec une partie non reconnue, je surveille le rb sans relâche, jusqu’à présent pas d’erreurs malgré les quelques pièges tendus par l’organisateur. Ca fait bien 20 bornes que je suis parti, et je suis toujours tout seul, personne devant ni derrière. Me voilà sur une départementale, je rattrape un semi remorque, devant tourner quelques mètres plus loin à droite, je reste sagement derrière. Et merde, çui là tourne à droite aussi, avec ma poisse du moment, je vais rester coincer derrière sur 20 bornes… ! Je surveille les panneaux quand même, je dois suivre la direction du château pas du cerf, rien sur les 3 malheureux panneaux, merde ça ne doit pas être là, je récupère la départementale, et 50 mètres plus loin, un autre carrefour, c’est bien celui là, ouf ! Je me retrouve sur une petite route qui serpente au milieu de la forêt et au milieu de nulle part, je suis toujours seul, je commence à me poser des questions… Bordel, je suis quand même pas parti sur la mauvaise boucle !?! Pourtant je suis sur d’avoir coller correctement mon rb, mais quand même pas un xenon à l’horizon, à part une fouine qui traverse juste devant moi, personne, ça sent le roussi c’t’affaire… ! ‘tain, je commence à stresser à mort, finalement je me rassure en voyant les traces de pneus laissées au niveau des traversées d’eau de pluie, ouf !!
10 kms plus loin, nouvelle case du rb, je dois prendre à droite direction route de l’appie.. Que des carrefours avec des panneaux misérables indiquant les patelins du coin, mais pas de route de l’appie… Un chemin qui part sur la droite, qui a l’air de partir nulle part, pas de panneaux, je m’arrête quand même, finalement y a bien un panneau mais à l’opposé d’où j’arrive, route de l’appie, yes !! Je m’embarque sur le chemin de terre, un cp un peu plus loin, fallait le trouver celui là ! La suite est plus simple, et j’arrive à l’heure au ch de Gratteloup, juste avant la spéciale du col de Babaou, c’est déjà ça de fait !
Un peu d’attente avant le départ de la spéciale, puis c’est mon tour de partir, compte tour à 5-6000 tours, je lâche l’embrayoire et le Trident s’emballe et patine du pneu avant de s’arracher tel un avion de chasse au décollage d’un porte avion !! Hoho tout doux, les carbus doivent bien apprécier l’air du sud, ou le rodage est enfin terminé et tous les canassons sont enfin présents, à 80 000 bornes c’était temps ! Après ce départ canon, j’attaque prudemment la spéciale, l’ayant uniquement reconnu en sens inverse la veille et de toute façon comme j’oublie la moitié des virages… Heureusement la spéciale est propre et amusante, j’arrive en haut sans forcer, 83ème au classement, pas mal, peut faire mieux ! La liaison suivante est un poil plus éprouvante, un radar à l’entrée d’un village évité de justesse, j’arrive au ch suivant, situé juste à la sortie d’un virage sans visibilité, ne voulant pas prendre de risques je réduis l’allure, mais un peu trop, juste pour voir la pendule passer à la minute suivante l’heure de mon pointage 3 mètres devant le tapis !!! Et merde !
On est juste avant le départ de la spéciale des fourches, et à priori personne n’est encore passé sur la spéciale, et on se trouve dans un bouchon digne d’un périph parisien en plein milieu de la campagne. Problèmes de radio, les belges qui tiennent le ch nous aident à patienter avec le café et les gâteaux. Finalement, après une bonne heure à attendre, on apprend que la spéciale sera neutralisée et parcouru en rang 2 par 2 comme à l’école pour rattraper le retard. Bien dégoûté pour le moment, m’enfin y aura encore 2 spéciales pour se rattraper…
La descente sur Gonfaron suivante, avec quelques spectateurs pour nous encourager, je me fait rattraper par quelques locaux qui amusent pas le terrain ! Arrêt quelques instants plus loin pour sortir un concurrent d’un fossé, sans gravité il repart de suite et nous avec. On se retrouve à une bonne dizaine à rouler de concert, c’est pas le moment de s’endormir et d’oublier le rb, je continue à surveiller les changements de cap, on se retrouve sur une liaison bien éprouvant avec chemins de terre, changements de direction à gogo, et pas moyen de garder une moyenne honorable avec tout ça, on arrive en groupe à un ch où les esprits s’échauffent vu que ça bouchonne à tout va et qu’il n’y a pas moyen de passer ce foutu tapis de pointage ! Boah avec 10 bonnes minutes de retard, on est plus à 1 ou 2 prêts !
Hop, c’est reparti pour la dernière portion de liaison, je me retrouve sur l’ancienne spéciale du moto tour au dessus de Puget, arf l’idéal pour refaire son retard ou plutôt pour prendre un peu d’avance pour le ch suivant, je commence à attaquer la montée, pour me faire passer un peu plus loin par un Gsxr, puis un 2ème, et un 3 ème !! Et hô, ça suffit comme ça les moulins à riz, je me colle au dernier Gex et on se fera la dizaine de bornes de petite route en pleine forêt de concert, de nuit toute la route est exploitée, et il ne me prendront plus un mètre jusqu’au bout, non mais !! Un bon moment d’arsouille, merci à eux !
Après encore une portion de route forestière bien gravillonnée ou je me ferais rattraper par les mêmes locaux que tout à l’heure (encore eux nomdidiou z’ont bien confiance !?!), puis quelques détours dans les faubourgs de Solliès, me voici enfin arrivé à la fin de la 1ère boucle, accueilli par Xen.. Grosse incompréhension au moment de pointer, lors du briefing l’orga avait préciser qu’on avait 5 mn de rab pour faire le plein, l’ayant fait avant d’arriver, et ayant 2 minutes d’avance, je me retrouve avec 3 mn de retard, les 5 mn de rab étant apparemment passés à la trappe ?
20 mn de « repos » avant de repartir pour la 2 ème boucle, à peine le temps de manger un bout, par contre j’ai plus de feux arrières!?! Me vlà en train de démonter le feux, de courir chercher une ampoule de rechange, évidemment pas moyen de mettre la main sur une, finalement je remonte le tout en vitesse, en espérant qu’ils ne m’emmerdent pas au moment de repartir, je prend le carton l’air de rien, ouf z’ont rien contrôlé, et me vlà reparti, avec une minute de retard quand même… ! Plantage de débutant à la sortie de Solliès, je loupe une intersection et je suis obligé de faire le tour des ronds points du coin pour reprendre la bonne route. Et merde ça commence mal, je commence à faire le forcing pour rattraper le retard, en faisant gaffe au rb cette fois ! J’arrive à prendre un bon rythme, je commence à rouler de mémoire, cette partie de liaison étant commune à la 1ère, histoire de grapiller quelques secondes, traversée d’un petit hameau, je me rappelle qu’on arrive sur un pont ensuite et il me semble qu’après le pont ça continue tout droit. Un bon coup de gaz à la sortie du patelin, j’arrive sur le pont, évidemment je ne vois pas ce qu’il y a derrière mais je vais faire confiance à ma mémoire.
Je me retrouve un poil décontenancé quand à la sortie du pont je me retrouve face à un champ, euh houp’s. J’ai quand même le temps de me traiter de con pour ne pas m’être méfier de ce passage avant de choper les freins, freinage réflexe + moto délestée à la sortie du pont ben ça loupe pas, c’est blocage de l’avant assuré et mangeage de bitume !!
Bref , après avoir bien tapé le goudron, je finis en roulé boulé dans le fossé, suivi de prêt par le Trident qui finit en tonneau. Je me relève tout de suite, merci à la combine et les protections, par contre la Tromph fait sale mine avec le réservoir enfoncé, un bracelet hs et le maitre cylindre d’embrayage qui fuit, donc out pour bibi, et bien fait pour ma gueule, ça m’apprendra à ne pas me méfier !!
Je tente de sortir la moto du fossé à l’aide du concurrent suivant, impossible, en plus le point mort est impossible à trouver sans l’embrayage, autant laisser partir le gars en le remerciant du coup de main malgré tout, et y a plus qu’à réveiller Xen et Jacques pour improviser un rapatriement au parc coureur, désolé pour eux…
Le lendemain, après une courte nuit réparatrice, avec Xen on ira voir Jacques sur la spéciale de Canadel, où il nous gratifiera d’un joli passage, et une belle 67ème place au final et seulement 15sec de pénalités, un bon rallye pour lui !
De mon côté, après avoir récupérer le Trident ( et fait une visite à la gendarmerie du coin…), je commence à faire la liste des pièces à prévoir pour le prochain rallye… On va pas se laisser abattre comme ça, non mais !
Le reste des photos içi :
https://picasaweb.google.com/vapatrovitch/RallyeDuVar2011# 
