La suite... #415 février...Réveille très matinal, premières courbatures... ça promet !
Beurt nous met tout de suite dans le bain :
Il nous manque les derniers 60 bornes d'hier, qu'il faut rajouter aux 390 bornes prévues aujourd'hui...
Normalement ce soir nous devons atteindre Pointe à la Croix et sa Baie des Chaleurs (un bras du golfe du Saint-Laurent séparant la péninsule gaspésienne du Nouveau-Brunswick).
Je crois que même lui n'y croit pas...
Il nous rappel aussi que vu ce qui s'est passé hier au niveau des "bobos" sur les machines, ben lui s'en fout car justement il est payé à la pièce !!!
Par contre il a déjà utilisé tout son quota de caution, donc il ne veut pas de casse machine sinon il risque de se faire lourder par son boss... vala...
Ce matin, il fait grand soleil nous n'aurons plus de problème de faible visibilité, mais qui dit : pas un seul nuage... dit : températures négatives encore plus basse.
Donc séance dé-glaçage de la chenille pour ne pas abimer les entrainements.
Et le meilleur moyen pour cela c'est de prendre l'arrière de la motoneige, d'appuyer d'un coup sec vers le sol, utiliser la force de retour de l'amorto arrière et de soulever le tout dans un même élan (toujours pas l'orignal). Logiquement toute la glace accumulée dans la nuit tombe au sol, ce qui préserve le matos lors des premiers mètres de roulage.
Un fois que l'on a pris le coup c'est facile... si l'on a pas déjà chargé le skidoo avant !
On charge donc les baudets que l'on avait "posé" négligemment devant l'entrée de l'hôtel.
Silver nous gratifie d'un lâcher de tendeur lors de ses tentatives d'harnachement, qui lui arrive directement sous l'œil !
Un œuf de poule plus tard... on part. La journée commence bien...
Et effectivement avec les températures qui avoisinent les - 20° en plein soleil, la condensation faite par nos respirations d'athlètes dopés au sirop d'érables du p'tit déj, givre à l'intérieur des casques qui sont en "dérangement".
Re-tentative de bidouillage et on se fixe de rejoindre un bouclard pour changer les câbles incriminés.
Beurk... c'est un concess Polaris.
Bon, pendant les transactions entre
Beurt et le taulier, je décide de m'agripper au missile qui dégage le plus de puissance...
THE Outlaw 50cm3 qui fera bien mon affaire...
- Le missile sol-sol de chez Polaris -
Finalement la position étant bien trop exclusive, je verrais bien pour mon prochain raid en pays hostile... le Polaris 850 XP chenillé !
Bon là ils n'avaient pas la tourelle, mais si je prenais l'option schnorkel, ils m'auraient fait un bon prix.
- Paré pour Snow Storm le retour -
Un appel au loin...
fini la pose magasinage, gaaazzzzzzzzz...
Voilà bien un petit moment que l'on trace pas mal sans perdre quelqu'un, ni sortir un skidoo de la poudreuse.
Il fait vraiment un temps superbe avec un vent qui soulève de jolies volutes de flocons.
Une pause pour voir si tout le monde va bien et parce que l'on a déjà bien bouffé du kil sur ce terrain de jeux vraiment sympa.
On est heu-reux !!!
Pour rejoindre l'auberge du déj. à l'heure, on doit filer sur des "boulevards" tracés sous les grands pilonnes électriques (donc plus d'obstacle).
On va enfin pouvoir tester les canassons à fond de gâchette.
Sur circuit bien sur, car la vitesse étant limité à 70 km/h sur ces sentiers.
Go... ah ben le guide a pas du voir les signalisations.
J'ai à peine eu le temps de creuser un trou de 40 cm dans la neige lors de mon départ canon, qu'en regardant (rapidement) le compteur... je frôle les... 140 !
Je suis secoué dans tout les sens, je décolle au moindre petit tassement de flocons, je dévie de 50 cm à la moindre bourrasque de côté sur ce plateau venté.
Faut bien tenir la barre
Juste devant un nuage de poudreuse, derrière pareil... si l'un de nous se vautre, on va entendre le bang jusqu'à la Roche Persée.
Bon c'est pas les 183 km/h compteur sur lac gelé que j'ai pu atteindre avec le Yam 1000 RS Rage, mais ça va déjà vite sur ce relief plus torturé.
Les canassons sont aux taquets (...j'aurai pas mieux), ainsi que mon pouce qui aplatit la gâchette au max, et les poignées chauffantes qui tournent à plein régime.
Pas trop le temps de regarder le paysage, de toutes façons y a que des sapins de chaque côté qui défilent bien vite. Et j'ai pas envie de m'y retrouver entre des planches... de sapin.
Un ch'tit coup d'oeil syndical quand même.
Ah ! Plus de phare dans les rétros... aurais-je réussi enfin à les semer ces rascals ?
Je continue à toc en me rapprochant de celui de devant (
La Bulle)... bon là je sais pas pourquoi mais je rends un peu la main.
Bon derrière, toujours rien. C'est bon j'ai compris je m'arrête.
La Bulle qui ne devait fixer que son rétro encore valide, fait de même quasi de suite.
On attend quelques secondes... les voilà !!!
Impressionnant le son des Rotax à toc. Une sorte d'essaim de frelons en colère et qui se rapproche très vite.
On prend des nouvelles : RAS sauf la prostate qui casse encore la moyenne...
Re-gaaazzzzzzzzz !!!
Mais là je perçois un son bizarre au départ de
La Bulle... et mon odorat retrouve quelque chose de connu.
Donc avec le bruit et l'odeur ©, m'est avis qu'une courroie "faiblit".
1 km plus loin, nous sommes donc de nouveau arrêté !
On ouvre le capot gauche... Ok c'est bien ça.
Allumage de clops, vessies et prostates en action, on attend... longtemps !
On se les gèle avec ce
'taing de lou mistraou vent québécois.
Beurt et la courroie nous rejoignent enfin.
Et avec les bons outils, faut reconnaitre que c'est d'une facilité déconcertante, lorsque l'on regarde faire.
Tout fier de son excellent chrono de changement de courroie, notre guide bondit tout de go sur sa machine avant même que nous ayons pu mettre nos casques sur nos bouilles béates d'admiration.
Qu'à cela ne tienne, on va lui montrer qu'ils en ont sous la doublure les maudzi français... Gaaazzzzz pour la poursuite !!!
On rêve, ou il nous l'a joue à la JBT ?!?!
Mais non, on ne rêve pas !!!
Il nous balance bien des outils ce vil coyote !!!!
J'en évite deux en me foutant hors de la piste, j'arrive à recoller un patin sur le tracé, je suis vivant.
On s'arrête en pestiférant contre ce mauvais joueur !!!
Faut se rendre à l'évidence, en partant prestement, il a juste oublié de sangler son attirail, qui maintenant s'étale sur 500 mètres...
Houston on a un problème !
Le vent souffle de plus en plus, le sac de méca s'envole tel une vulgaire feuille morte...
L'
Ingé décide d'y aller dans cette tempête, moi perso je l'aurais laissé filé.
Surement qu'il cherche à se faire pardonner...
Cong, il en met du temps !?!
Fan, il semble en baver !?!
'Taing, il va y rester !?!
A mi-cuisse dans la neige et avec ce foutu vent de face, il ne va jamais pouvoir revenir...
Cette vision est surréaliste !!!
- That's one small step for [a] man, one giant leap for mankind -
- C'est bon les mecs, allez-y, laissez-moi là, vous récupérerez mon corps à la fonte des neiges... -
Lorsque enfin l'
Ingé ramène son trophée,
Beurt se pointe enfin.
"Ben alors qu'est-ce que vous foutez, tabernacle ?!"Et, voyant son sac et ses outils dans nos mains, il cherche désespérément à creuser six pieds sous la neige pour cacher sa honte de Gaspésien.
La rigolade terminée et l'
Ingé qui a enfin retrouvé son souffle, nous repartons rejoindre les autres qui n'ont rien captés de cet événement fort particulier.
On fait le plein des machines dans un bourg et on en profite pour se faire prêter un casque par le pompiste en remplacement de celui de
La Bulle qui a définitivement rendu l'âme. On lui rendra lors de notre retour à la fin du Raid, puisque l'on trainera de nouveau dans les parages.
J'ai les crocs, ça tombe bien on arrive enfin à l'auberge à une heure ou les (autres) motoneigistes du cru reprennent le sentier.
Au menu il reste un truc qui ressemble un peu à de la poutine, mais pas que...
Ca ira très bien, on a de plus en plus faim au fur à mesure que l'on avance dans le séjour.
Silver assis à côté de moi, à une petite mine avec son œil droit multi-couleurs !
Et je trouve qu'il a le bas de la joue et la mâchoire gauche bien enflée !!!!
Merde, qu'est-ce qui lui arrive ?
J'ai l'impression qu'il s'est fait piquer (mais quel insecte résiste à de telles températures ?)
Ou alors il fait un allergie aux biscuits pour la soupe, qu'il vient d'ingurgiter comme un mort de faim.
L'œil expert de
Beurt (mon sauveur de pommette en 2008) identifie une criss de belle engelure !
Silver a du mal remettre le déflecteur de son casque et mal positionné sa cagoule.
Une certaine ressemblance avec Coluche dans Banzaï nous traverse rapidement l'esprit...
- Pas de photo, par respect pour l'animal blessé lui -
Le reste de la journée se terminera avec un peu plus de "calme" que ce début de séjour.
Sauf que... la tempête a donné tout ce qu'elle a pu en fin de journée et que nous sommes rentrés de nuit et bien tard.
Les piles rechargeables et autres batteries ayant quasi toutes décidé de se vider plus rapidement que prévu (ça n'aiment décidément pas les températures plus que négatives)... l'absence de photo en est l'exemple même.
Et pis, fallait pas trainer, et surtout pas casser la moyenne à faire du tourisme binaire...
Hélas nous sommes quand même à la bourre et ils nous manquent 100 bornes au compteur.
Donc posage de la caravane à Amqui au Selectôtel avec ses billards, son comptoir alimenté en Black et sa table en Mouton Cadet...
Et c'est donc bien "gai"
que l'on ira enfin se piotter en n'oubliant pas avant, les trois pilules d'arnica en alternance avec le Cliptol...
Car demain, vous comprendrez ce qu'ils nous attendaient... faut que l'on rattrape notre ostie de retard !!!
A suivre...