Pour ceux que cela intéresse :
Informations générales :
Fukushima est une centrale à 6 réacteurs mis en service de 1970 à 1980.
Les puissances respectives des tranches sont de : 439, 760, 760, 760, 760, 760 et 1067 MWe.
Ces réacteurs sont basés sur la technologie dite « à eau bouillante » avec un seul circuit d’alimentation des turbines.
D’après les informations que j’ai, le réacteur 3 fonctionne au MOX.
Au jour de l’accident, seuls les 3 premiers réacteurs étaient en fonctionnement.
Doses et débit de doses :
Les « doses » sont des quantités de rayonnements issues de la désintégration du noyau des atomes. Ces désintégrations étant de différents ordres, les types de rayonnements sont différents. On parle de rayonnements alpha, béta (+ et -), X, gamma et neutron.
Les débits de doses sont les quantités émises par unité de temps. Les unités sont variées mais la plus communément employée est le milli Sievert par unité de temps, par exemple le milli Sievert par heure (mSv/h ou mSv.h-1).
Pour rappel, les doses maximales tolérées en France sont pour :
. le personnel non exposé : 1 mSv/an par personne,
. le personnel de catégorie B : 6 mSv/an par personne,
. le personnel de catégorie A : 20 mSv/an par personne.
Ces limites varient d’un pays à l’autre, les limites tolérées pour le personnel de catégorie A aux USA sont de 50mSv/an, 100 mSv/an pour le Japon.
Pour donner un exemple, les limites fixées on va dire en France par certaines sociétés pour le personnel intervenant en zone (catégorie B) est de 1 mSv / an et par personne, ce qui correspond peu ou prou à la dose moyenne reçue par chaque personne en France (1,2 mSv/an).
Doses et effets sur le corps :
Les parties corporelles les plus impactées sont celles dont le taux de renouvellement des cellules est le plus rapide. Ainsi, les cellules les plus rapidement touchées sont l’embryon chez la femme, les gamètes chez les hommes, le sang, la moelle osseuse, les intestins, la peau. D’autres organes sont plus facilement touchés car peu ou pas protégés par la peau, il s’agit essentiellement du cristallin. Les divisions cellulaires et notamment les décompositions et recompositions d’ADN sont également affectées, ce qui peut entrainer (ces effets sont aléatoires) des leucémies (5 à 10 ans) ou des cancers à plus long terme (20 à 50 ans). Les effets génétiques sur la descendance sont beaucoup plus rares.
Les symptômes par doses reçues sur un temps court sont les suivants :
250 mSv : Altération passagère du sang.
500 mSv : Nausées, fatigue, vomissements. Possibilités de : Formule du sang modifié, quelques lésions.
1000 mSv : Nausés, vomissements. Possibilité de troubles sérieux et lésions graves.
2000 mSv : Nausées vomissements, diarrhées, perte de défense immunitaire. Possibilité de troubles généraux très graves, épilation, atteintes des organes génitaux, hémorragies, mort.
4000 mSv : Seuil de la dose létale 50, soit 50% des personnes ayant reçu cette dose sont décédées si non soignées.
6000 mSV : Dose létale 100 en moyenne 2 semaines si non soignées.
Les doses maximales reçues par an et par personne dans chaque centrale sont extrêmement faibles. Les doses enregistrées en témoignent et sont bien en deçà des limites légales.
Etat estimé des cœurs à 19h00 heure locale (11H00 Paris) :
Réacteur 1 : Cœur endommagé, enceinte intacte, refroidissement non fonctionnel, bâtiment sévèrement endommagé, barres recouvertes à moitié d’eau, pression d’eau stable.
Réacteur 2 : Cœur endommagé, enceinte supposée endommagé, refroidissement non fonctionnel, bâtiment légèrement endommagé, barres recouvertes d’eau après exposition complète, pression d’eau fluctuante.
Réacteur 3 : Cœur endommagé, enceinte supposée endommagé, refroidissement non fonctionnel, bâtiment sévèrement endommagé, barres recouvertes à moitié d’eau, pression d’eau stable.
Réacteur 4 : Cœur vide, enceinte intacte, refroidissement non nécessaire, bâtiment sévèrement endommagé.
Réacteur 5 : Ok excepté une température en hausse et un niveau d’eau en baisse.
Réacteur 6 : Ok excepté une température en hausse.
Effets :
Rejets des réacteurs (10 :20 heure locale) : Réacteurs 1 & 2 : 30mSv/h, Réacteur 3 : 400mSv/h (1000mSv/h à 11 :40 heure locale), Réacteur 4 : 100mSv/h (Un réacteur reste radioactif même s’il est vide).
Effet environnemental officiel : (Rejet aérien hors centrale à la limite de la centrale) à 14 :30 heure locale : 1,937 mSv/h. (D’autres sources non officielles donnent un pic à 12mSv/h (4h heure locale) pour un débit revenu à 3 mSv/h).
Mesures de protection : Evacuation sur une zone de 20kms, mesure de confinement de 20 à 30 kms.
Les impacts environnementaux maritimes ne sont pas cités.
Refroidissement :
2 pistes sont étudiées :
En cours : Refroidissement des cœurs par ajout d’eau (quelque soit le type d’ajout, hélicoptère, projections, etc.),
A l’étude : ajout d’eau contenant du bore (dit « eau borée »), le bore est un produit neutrophage et va donc "absorber" les neutrons générés par la fission nucléaire et ainsi la ralentir, notamment lors de la génération des produits de fission comme l’iode 131 et le Césium 137.
Enfin :
Le 15 Mars à 11H : pour ce qui concerne les personnes travaillant encore dans cette centrale, 1 blessé léger, un blessé grave (2 jambes cassées), 2 disparus ; l’un d’eux a pris une dose de 106,3 mSv durant ces derniers jours.