Jour 0 : Préparation de la sortieAvant même d'entrer dans le gras du CR, je vous donne à regarder ce que j'avais prévu comme routes des écoliers afin de me rendre en ma champêtre demeure le mardi soir, car j'avais RDV à 18h30 en la mairie de mon ex-village afin de savoir comment j'allais me faire tondre gentiment par notre cher gouvernement, rapport à une vérification obligatoire des installations d'assainissements privées...
Bref, passons à plus sympa !
Et hop ! Au programme, traversée des Landes par de petites départementales jusqu'à Orthez via Mont de Marsan, puis on rentre dans la Soule et le Pays Basque par Salies de Béarn et Sauveterre, direction St Jean Pied de Port, afin de rejoindre les Ventas par le versant espagnol.
Si la météo le permettait, je prévoyais un retour toujours du coté de l'Espagne, avec une petite partie de ce qui sera la virée Trans'Py que je prépare, prévue en juin...
Un peu de reconnaissance ne fera pas de mal sur ces routes, longeant les Pyrénées, que je ne connais pas !
Le retour en France se ferait par le col de la Pierre St Martin (ça va cailler là-haut !!!) et je suivrai la montagne au plus près pour arriver par le sud de Pau.
Si le col de La Pierre Saint Martin n'est pas praticable en moto, je redescendrai vers Jaca par la NA-137 puis N-240 et N-330 pour passer les Pyrénées via le tunnel du Somport, un peu plus à l'Est.
Le parcours monté grâce à Google Maps et transformé via Itn-Converter est entré dans mon Go920, et il n'y a plus qu'à !
Distance prévue : 572kms (mini en passant par La Pierre St Martin)
Durée prévue Google Maps : 9h41mn (60km/h de moyenne)
Carburant estimé : 31.5l
Météo : Beau sur la descente, nébulosités sur les montagnes. Peu de risque de pluie coté espagnol, T° entre 1° (col de la Pierre St Martin, isotherme 0° à 1800m, limite pluie/neige 1300m ) et 16° (Pau)
Si j'en sors vivant, je vous mettrai les photos...
Et donc.... ^^
Jour 1 : Fallait pas y aller !8h mardi matin, le temps est au beau fixe, les affaires sont prêtes (ou presque), et ya plus qu'à !
Je descends tout le bor*** dans le sous sol pour préparer Grôchat pour l'expédition du jour.
Je ne partirai "réellement" en fait que vers 10h, de la station Total sur la rocade Est bordelaise, où je ferai le plein et la vérification de la pression des pineux !
Sortie de la rocade, en direction de Léognan, Saucats, Hostens, Labrit puis Mont de Marsan via la D651, en plein coeur du massif forestier des Landes de Gascogne.
La route est agréable, pas un nuage dans le ciel, peu de voiture, et le soleil joue au travers des pins.
Le seul désagrément, c'est la T° qui pour l'instant reste en dessous des 10°, et ce vent légèrement de face qui ne me lâchera pas de toute la descente que j'effectuerais à bon train...
Contournement de Mont de Marsan, puis je pique au sud/sud-ouest en direction d'Orthez via St Sever et Hagetmau.
A midi, un sandwich au jambon de Bayonne fait dans une 1/2 baguette bien fraiche, et arrosé d'une pression, le tout en terrasse, au soleil, me réconforte.
Je repartirais vers 13h30 après 2 petits cafés, en direction de Sauveterre-de-Béarn et Saint-Jean-Pied-De-Port, puis Saint-Etienne-de-Baïgorry, avant de monter vers le col d'Ispéguy.
entre Orthez et Salies
sur les hauteurs de SJPDP
Le vent est toujours présent, un peu plus fort par moment, et l'horizon commence à montrer des signes inquiétants,
entre SJPDP et SEDB
ce qui n'est pas étonnant vu le contraste entre les 17 ou 18° de ce coté ci des Pyrénées par rapport au 7 ou 8° du coté espagnol : le conflit de masse d'air ne peut que s'envenimer... Et il le fera...
Je profite de la pause photo pour remettre mon pantalon de pluie, que j'avais quitté avec plaisir à Orthez, pour le déjeuner.
Je croiserais quand même les doigts pour espérer passer entre les mailles des nuages noirs : ce sera en partie le cas, au début... ^^
Pour l'instant, la pluie vue de loin semble se cantonner à la frontière, sur les montagnes coté sud, et je ne recevrais qu'un peu de "bruine", plus ou moins fournie, entre Saint-Jean-Pied-de-Port et Saint-Etienne-de-Baïgorry.
du coté de SEDB
Coté Ouest, cela semble dégagé sur le versant Espagnol, donc j'espère que le passage du col Ispéguy au dessus de St-Etienne-de-Baïgorry me permettra de retrouver le beau temps.
Le GPS me mène droit vers la petite route qui me permettra de franchir le col et c'est parti pour l’ascension !
Et ce n'est pas une grosse partie de plaisir, de ce coté là en tout cas, car effectivement, comme me l'avait dit Skyllneverdie, un collègue d'un autre forum, la route est dégueulasse, pas ou peu entretenue (sans compter les travaux d'élargissement), ce qui fait qu'on passe plus de temps à regarder où on pose ses pineux, surtout dans les virages, pour éviter les graviers et cailloux, plutôt qu'à apprécier le paysage.
Mais ce n'est pas grave, je fais quand même un ou 2 arrêts pour constater mon élévation, jetant un coup d'oeil par dessus mon épaule,
à mi-chemin d'Ispéguy
c'est raide !
et au détour d'un virage, la Bête des Pyrénées est là !!!
Juste au moment où j'allais repartir, l'appareil photo rangé dans sa poche, 1ère engagée et pied droit sur le frein, en train de pester sur le fait que j'avais bien trouvé le coin pour m’arrêter (en pente, hors goudron, dans des graviers mous) pour être plus près du bord, un truc passe dans mon champ de vision sur ma gauche, à ma hauteur, dans le vide...
Le temps de réaliser, je la vois disparaitre dans la courbe devant moi, caché par le parapet. Impossible de descendre de la moto pour lui "courir" après vu la pente dans laquelle je me trouve et l'obligation que j'ai de serrer les freins tant que je peux pour ne pas partir en marche arrière !!!
Du coup, je me dis qu'avec un peu de chance il va re-passer vers moi une fois qu'il aura fait le tour de la boucle, et j'ai eu raison, sauf que cela a été beaucoup plus rapide que prévu, et je n'ai pas pu le mitrailler : ce sera la seule photo de ce voilier des montagnes, impressionnant de facilité et de légèreté, passant à une 20aine de mètres de moi !!!
The beast...
Souris si t'es pas joli !
Après cette rencontre, je passerai plus de temps le nez en l'air (en espérant voir d'autres vautours jusqu'au passage du col) qu'à regarder la route, mais ce sera le seul qui sera passé me dire un bonjour avec son oeil pas copaing !
il ne fait pas beau derrière !
(à suivre)
