Nini’s balade
Après avoir passé une partie du samedi à nettoyer le Sprint (pour ne pas être en reste avec Neuron qu’est un gars méticuleux) et installer l’alimentation électrique du Rider (assez aisé avec la prise ad hoc pour le Tiger) je nettoie et installe les valises, et mets dedans quelques accessoires.
Bon, réveil à 6 h nouvelle heure (5 à l’ancienne) je musarde … puis me lève …
It’s a beautifull day to ride
Cette expression emprunté aux indiens d’Amérique du Nord « it’s a beautifull day to die », puis reprise par les pilotes de la RAF « it’s a beautifull day to fly », sied assez bien à la balade d’aujourd’hui.
Tyre m’a bien aidé à rentrer dans le Rider l’itinéraire (que Neuron suivra sur une Mappemonde sur la sacoche full cuir attachée sur le réservoir de son Dayto.)
Je m’équipe full cuir aussi … mets-je ou non la polaire Tall ?
Allez ! je la mets …
La dorsale, la cagoule … je me sens un peu engoncé mais je sais que ça va s’apprêter en roulant.
Juste avant de partir, l’amoureux de la nature que je suis, avise le ballet d’un couple de mésanges bleues, c’est le printemps, l’amour qui nous étreint … elles volètent autour du nichoir posé sur une table ronde de jardin …
Ok les amoureux, je vous ai compris !
Je retourne à la maison, traverse le jardin et me voilà, en équilibre précaire au bout d’une échelle, avec la combi, le casque, en train de batailler pour arrimer le nichoir dans le grand bouleau qui orne notre jardin …
Le cœur débordant de soleil printanier je peux enfin partir … un arrêt pour remplir la belle … et je roule doucement, car je suis parti en avance … je roule en dessous des vitesses limites dans la clarté dorée d’un matin printanier … par la visière entr’ouverte je respire des effluves de buissons en fleurs … je fais doucement chauffer la gomme, sans hâte, avec plaisir... un bip dans mon casque me signale l’arrivée d’un SMS … que je lirai plus tard. Je salue les motards qui vont dans l’autre sens, manifester pour une meilleure compréhension des usagers à deux roues, pour plus de pédagogie ...
Premier arrêt à juste après Arpajon, à l’entrée d’une station service … le SMS vient de Toan, qui s’excuse de partir en retard après avoir du réparer une serrure … Je suis déjà bien content qu’il ait eu l’autorisation de délaisser pour la journée sa compagne et son bébé !
Je profite du temps pour me détendre et regarder passer les motards dans les deux sens…
Une superbe speed chevauchée par un grand motard me rejoint bien vite ! Quelle belle machine ! Quel beau motard ! En peu de mots nous exprimons la joie des retrouvailles et le plaisir à faire un bout de route ensemble !
Nous repartons vers Etampes … Dans mon rétroviseur Toan si grand donne l’impression d’être en permanence debout sur les cale pieds !
Bien vite un digne représentant des forces spéciales nous enjoints à garer nos montures à coté de son Dayto déjà emmoustiqué.
Autant l’un est peu loquace autant l’autre est volubile …
Détente compression … non c’est pas un cours d’admission post bac ni d’échappement de la centrale de Fresnes …
C’est le début d’une journée qui va être placée sous le signe de l’amortissement …
Nous roulons sous le faisceau des radars … en mode furtif, cachés dans la circulation. Comme j’ai le GPS fixé au guidon, j’ouvre sagement. Flap ? Sage ?
L’itinéraire n’est pas très adapté aux motos, en dehors des ronds points qui permettent une usure régulière des bandes de roulement :
Un quart de cercle à droite, un demi cercle à gauche, un quart de cercle à droite … ! Flip, flaaaaaaap, flip !
Au fur et à mesure que nous descendons vers le sud, les floraisons se diversifient, et nous traversons lentement de jolis petits villages ruraux, sympathiques … J’imagine ici et là des câlins qui se prolongent derrière les fenêtres entrebaillées, dans les gazouillis, des petits déjeuners langoureux, des marcheurs ou cyclistes matinaux partageant avec la faune l’éveil au soleil …
Des jeunes filles, souvent par paire, cheminent sur la route en devisant, leurs atours largement exposés, et tournent leur regard vers nous à notre passage …
Le vieux cliché de la paysanne et du chevalier a la vie dure …
Nous approchons de la Loire, majestueuse et scintillante, le pont est franchi lentement pour savourer la vue qui s’ouvre vers l’amont comme vers l’aval … il est midi et demie … les gens profitent du grand beau temps et une vie à la fois grouillante et paisible me renvoie à un adage teuton « Leben wie Gott im Frankreich » vivre comme Dieu en France … louant ainsi le plaisir à vivre dans notre beau pays !
Vienne en Val … nous approchons du but de notre voyage. Les bords de Loire sont magnifiques. Loin des turpitudes agressives de la vie parisienne, nous savourons le calme et approchons de la maison de nos hôtes en enroulant les derniers virages ...
Petit village champêtre à l’orée d’un bois …
Quand je vous dis que c'est pas moi le bavard ...
Là, au détour d’un carrefour … une jolie maison, et un Speed connu, par ses photos : Nini’s touch !
Une silhouette derrière les croisées qui nous fait signe … Nini souriant, sort et nous accueille sur le parvis de sa demeure, immédiatement rejoint par sa tendre et souriante moitié !
Nous parquons nos montures … les deux speeds s’engageant spontanément dans un 69 qui va durer jusqu’à la fin ! C’est le printemps …
pendant que Sprint et Dayto se dorent la pilule
S’ensuivent moult effusions entremêlées de déshabillage que nous passerons pudiquement sous silence …
Un paparazzi passant par là aurait malgré tout réussi à prendre des photos …
Il est temps de passer aux choses sérieuses : l’appéro …
Pas de sp95-E10 … que du naturel validé Tall !
On en profite pour faire connaissance et mieux comprendre enfin pourquoi on fonctionne comme ci plutôt que comme ça …
Après s’être réhydraté et modérément alcoolisés on passe au plat de résistance ou plutôt aux douceurs : cette carbonnade flamande est fondante !
Notre NINI est un chef !
Mijoté longtemps ce plat est savoureux, accompagnée d’une bière blanche du Gâtinais, de pommes de terre, et de pain d’épice, nous saturons nos papilles !
Il n’y avait pas glace à briser et nous devisons franchement, sans retenue … au plaisir de la langue s’ajoute le plaisir de la langue … nous faisons tous les cinq très bien l’humour ensemble !
Tarte aux pommes et glace … c’est tout simplement orgiaque … un café accompagné de chocolat fondant à en pleurer de plaisir … Épicure n’habite pas loin, c’est certain !!!
Interlude pour la digestion ...
Las le temps passe et nous avons encore du travail et de la route à faire … Toan entre en lévitation, grand maître es suspension (non buvable) il devient, tel un derviche, dévisse tourneur ! Et comme les shadoks, on pompe ou comme des motos made in GiBi on ne pompe plus
Pendant ce temps je fais gouter à nos hôtes le plaisir de la conduite accouplée sur un Sprint
Ca plait franchement :
Les meilleures choses finissant toujours par avoir une fin, nous faisons nos adieux à notes hôtes … charmants !
Nous reprenons la route en changeant l’itinéraire rectiligine par un autre plus sinueux et mouvementé … On va essayer les tapis volants (une moto bien réglé … ça doit se comporter comme un tapis volant : effacer les irrégularités)
Flap, sage à l’aller est un peu moins sage au retour, à peine moins sage … les routes forestières en remblais, s’insinuant dans les couverts donnent des courbes moyennes à larges que l’on peut négocier à vitesse légale majorée … nous ne nous privons pas de gaver nos sens de l’apex …
De temps à autres il faut s’arrêter sur le bas coté … pour suivre le Sprint, confortable, les sportifs ont besoin d’ajuster les réglages pointus … ça permet de profiter du paysage.
Je garde l’intrument du motard mâle quasimment entre les dents en refusant d’avaler : …. le tournevis !
Arrivé à quelques kilomètres de Moscou, Neuron qui avait un rencart à Brest comprend qu’il n’a pas bifurqué assez tôt … on le laisse attendri à la Chapelle La Reine … et nous poursuivons les routes bellifontaines vers Arbonne, en savourant 3 fois le somptueux dédale de la départementale D64.
J’ouvre sagement et je sens que Toan a envie d’une éclate … je m’arrête et lui propose de se refaire un aller retour sur ce petit morceau de bravoure …
Je le suis de loin … de plus en plus loin …
Nous continuons par Arbonne, la route et le château de Courance … Soisy sur Ecole, où Toan fait le signe … du pouce vers le bas … nous enfilons le long de l’aqueduc pour rejoindre Mondeville, l’entrée de la Ferté Alais pour abreuver les montures …
Nos routes se séparent … lui s’en va vers Etampes moi Mondeville … à l’année prochaine ?
Bien belle journée ma foi !
