11 mois après avoir ouvert ce topic...
Ce matin, jour J et Heure H, j'actionne le démarreur de madame Daytona devant mon garage. Le grondement qui s'échappe du pot Triumph NH me fait dresser le poil instantanément.
Je laisse le ralenti jouer tranquillement au yoyo pendant que je mets mon casque et mes gants en admirant les volutes de vapeur d'eau sortant de l'échappement.
Aujourd'hui c'est un jour spécial, je me fringue bien pour ma belle : bottes, fute et blouson cuir. J'ai même laissé les sliders sur le fute, c'est un peu comme mettre une cravate pour un rendez-vous, c'est le détail qui fait tout.
Une fois la question vestimentaire réglée, le ralenti stabilisé j'allume les phares (habitude perdue avec le Sprint ST), 1ere et go !
Je me positionne sur la belle anglaise. Plus de crainte à avoir concernant la petite protection de l'échappement, j'ai tapissé l'intérieur d'adhésif anti chaleur, je ne risque plus de faire fondre le plastique de ma botte dessus.
Pour quitter le village c'est une route communale avec un goudron en tole ondulée je prends donc mon mal en patience quelques minutes le temps de rejoindre une voie de circulation plus civilisée. Stop.
Je m'engage alors sur la nationale, un long ruban de plusieurs km droit comme un I et chiant comme un épisode de Derrick. Les voitures et même certains camions se poussent pour me laisser passer (c'est une 2x1 voie très large) les phares semblent bien fonctionner, pourtant je ne suis pas hyper pressé, mais les gens se poussent. Ok. Alors go.
Ronds points, je reste très prudent le temps de me faire à la légèreté de la moto. Si, elle est légère... par rapport à ma Sprint ST c'est quand même sensible..
Arrive alors le péage avant l'autoroute. Je paye, je range, et je vois fasse à moi un petit comité d'accueil tout de bleu vêtus qui se tiennent droits comme la nationale que je viens de me farcir (comme un I, donc) et qui ne me paraissent pas moins chiants...
Je me dis "Echappement NH". Glups. Première et à peine ai-je fait 3m que le petit homme bleu me désigne d'un doigt strict et m'indique de me ranger à sa hauteur. Obtempération (je sais, ça se dit pas). Point mort, je lève la visière et ne prend même pas le temps d'éteindre le moteur. Il va vers l'arrière de la moto et revient, j'attends la sentence.
"Vous pouvez y aller, je vérifiais juste la plaque"
"ha heu... Bonne journée !" (oui, je sais, je suis une suceuse de première..
)
Je démarre lentement, ne dépasse pas les 3000tr.
Une fois éloigné j'exulte dans mon casque, trop heureux d'avoir échappé au couperet et à l'immobilisation de la moto.
Je m'engage sur l'autoroute en poussant un peu la 3 et la 4. Un peu. Juste assez pour bien me rendre compte du caractère du moteur. Ce moteur a des couilles, ça tracte fort et lui aussi se met à exulter.
En roulant en 6eme à 130 je tente une grosse rotation du poignet droit et les 200 compteur arrivent très vite. Mais restons raisonnable, j'ai eu de la chance une fois mais il ne faut pas non plus trop jouer. De toute façon la sortie d'autoroute arrive bientot avec au menu un droit assez lent, le pont de l'autoroute et surtout un grand gauche qui se prend à plus de 100.
Le droit je le passe tranquillou d'autant que la veille j'avais repéré une trace grasse au sol. Le gauche par contre je rentre aussi fort qu'avec la Sprint, freinage et penchage. Nom de nom qu'elle est volontaire la bougresse ! J'aurais facilementpu mettre encore quelques bornes de mieux vue comment ma trajectoire s'est resserrée vers la fin.
J'aime.
J'arrive au boulot, gare la moto sous l'abri. J'ai une banane d'enfer.
Je vois maintenant les fruits de toute cette année de boulot.
Me restera encore à faire une bonne rénovation des freins, voir avec Spoony afin qu'il me fasse un petit check-up du moteur. La touche finale sera sans doutes une peinture complète (jaune strontium, of course)