Jour 4Il fait grand beau
9h30, nous sortons de Manosque par le sud, direction Rians puis ensuite nous prenons la D561 direction Barjols, sous l'oeil bienveillant de la lune qui veut aussi profiter du ciel bleu
Je ne me souviens plus pourquoi j'ai établi l'itinéraire comme ça mais même si les routes sont plutôt sympas j'ai l'impression que j'aurais eu meilleur compte à tracer par Valensole puis Allemagne-en-Provence puis Quinson... 'fin bref, tant pis, à travers les vignes
on finit par arriver à Aups où on prend plein nord jusqu'à Salles-sur-Verdon. C'est là que les choses sérieuses commencent puisqu'on débaroule sur le lac de Sainte Croix.
Le lac de Sainte Croix c'est quoi ? D'un côté il y a le Verdon qui arrive
et de l'autre côté il y a un barrage qui l'empêche de repartir
et entre les deux, donc, se crée le lac de Sainte Croix
Ce lac artificiel, donc, est très grand (le 3ème de France) et on mettra un petit moment à en faire le tour par Moustiers-Sainte-Marie et Sainte-Croix-du-Verdon, car en effet les points de vue ne manquent pas et si on s'écoutait on s'arrêterait tous les 300 mètres...
Par ailleurs, au-delà du lac en lui-même, il y a aussi le ciel qui est devenu terriblement moutonneux et j'aime beaucoup
et n'oublions pas non plus de dire qu'on entre aussi dans le pays de la lavande. Et par moments il y avait des bouffées d'odeurs qui nous parvenaient, comme une invite à rouler visière ouverte !
Enfin voilà, on roule, on s'arrête, on clic, etc... et c'est déjà 14h00 ! Et on a encore deux gros morceaux devant nous... Alors c'est parti, direction les gorges du Verdon.
On traverse Aiguines et tout de suite après il y a la D71 qui commence par une épingle et les choses sérieuses commencent. Dans mon rétro il y a 4 ou 5 motos qui collent et ça m'agace. Habituellement, dans ces circonstances je me range un peu et je fais un signe pour faire passer... mais là, sans vouloir me faire passer pour ce que je ne suis pas (un sportif donc) je décide de les laisser se démerder et je monte à un rythme sérieux mais sans excès et 8 kms de virages plus ou moins serrés et pentus plus loin j'arrive en haut et je suis toujours devant... Ben finalement ils n'étaient pas si pressés que ça
, c'était bien la peine de me mettre la pression. Comme il semble qu'on soit en haut je décide de m'arrêter pour profiter un peu du point de vue, ils me doublent donc et je vois qu'ils s'agissait d'Allemands... « ça c'est pour la coupe du monde
» me réjouis-je intérieurement et on descend de la moto...
Ma femme me dis qu'elle ne se sent pas bien. Ben je n'ai quand même pas roulé si vite !! Non, non, c'est le vide... Et effectivement !
Normalement ma femme n'est pas sujette à la peur du vide... moi si !! Et là, comme elle en parle, forcément ça me rattrape. Du coup nous voilà tous les deux fort commotionnés ! Et comme on ne sait pas comment va être la route ensuite, ben ça craint...
Plus que le vide c'est surtout le côté à-pic qui nous saisi. Les gorges du Tarn étaient aussi par moments profondes et impressionnantes mais à aucun moment ce sentiment de vide abrupt ne s'est fait sentir.
Bon, on ne va de toute façon pas dormir là. On repart donc gentiment, mais je ne vous cache pas que lorsqu'on est passés aux endroits bien typés falaise (pour ceux qui connaissent) et ben on ne s'est pas arrêtés !! Mais on a quand même fait des pauses photo à d'autres endroits, c'est juste qu'on évite de trop aller au bord et puis on n'enlève plus les casques. Par sécurité, si jamais on tombe
.
Sur cette photo on voit derrière la crête, milieu du côté gauche, le lac de Sainte Croix d'où on vient.
A ce stade je me dis, tiens, il n'y a pas de volatiles dans ces gorges ?? Et bien si, plus loin !
Je dis à ma femme :
- Vois-tu chérie, il ne s'agit pas d'un oiseau ni d'un planeur mais il est bien lourd et massif, et il utilise les courants descendants pour ne pas planer et parcourir ainsi des dizaines de mètres à la recherche de sensations fortes !
- Et si ça foire et qu'il s'écrase ? Me demande-t-elle ??
- ah, ah, naïve que tu es... tout est prévu, regardes, par sécurité ils ont mis un tapis de réception !
Nous sommes donc au pont sur l'Artuby,
qui du haut de ses 180 mètres n'enjambe pas le Verdon mais bien l'Artuby, dont le canyon fait 18 kms de long !
mais la route ne nous y mène pas. De toute façon le temps passe et il est 15h30 et avec tout ça on n'a pas encore fait de pause casse-croûte... Nous réparons donc cela
avant de descendre sur Castellane, où nous attaquons le troisième morceau de la journée, le moins intéressant, hélas, la remontée sur Gap...
A Castellane on prend juste le temps de faire une photo du Roc
puis on enquille sur la RN85, la fameuse route où Napoléon venait faire de la moto, et on comprend pourquoi
on passe à Sisteron où on prend le temps de faire une photo du rocher de la Baume
mais c'est déjà la fin. La route devient ensuite pénible, elle n'est plus que lignes droites et en plus un vent d'enfer nous accompagne jusqu'à Gap où nous arrivons à l'hôtel vers 20h30.
On est crevés mais on a bien apprécié cette belle journée.