C'est une romance, c'est une belle histoire … elle a débuté un jour de Novembre alors que je traînais mes guêtres chez TBC, un p'tit bouclard dans la zone indus de la gare de la négresse, à Biarritz, Pays Basque.
Cela fait déjà 5 ans que j'y passe régulièrement, car le Type Damien et sa femme Chantal ont vraiment le sens de l’accueil et le commerce dans le sang. Le rapport avec le client est proche, intime, jamais avares en conseil fiable je l'écoute toujours et nous débattons sur tout. Il a le conseil précis et ne pousse jamais à la consommation (y en a un pareil, tout aussi passionné, du côté de Chaland, paraît-il … ).
TBC veut dire, Trois Beaux Cylindres, mais ce n'est pas une machine à 3 Cylindre que j'ai vu ce jour-là sur un prospectus.
C'est la résurrection d'une icône que Damien m'a fait découvrir sur un petit dépliant estampillé « Café Racer Magasine », La 1200 Bonneville Thruxton R !
Jamais je n’avais envisagé d’acheter une meule neuve mais surtout jamais je n’avais pensé que ça me ferait cet effet-là !
Le problème financier n'étant pas encore résolu, je ne m'y suis intéressé que moyennement mais j'avais déjà décidé qu'elle serait à moi, quand, j'en savais encore rien.
J'ai donc rêvé, j'ai commencé à en agacer certains tellement je leur en parlais à chaque soirée binouze, presque à chaque repas ou à chaque rencontre pour d'autre. Bref, l'attitude du type complètement piqué, limite à interner.
Et puis, janvier est arrivé et ma « négo » a abouti et j'ai pu boucler mon budget.
Le lendemain, coup de fil chez TBC, « je bloque ma place » lui dis-je, « je suis positionné comment ? » « 2 me ! » me dit-il, « t'es dans les pré commandes pour la sortie prévue mi-avril ! »
Là, j'me dis que le rêve ultime serait qu'elle soit là pour vous la montrer au meeting.
Impec, plus qu'a attendre gentiment, sans se stresser, tranquillou pépère, juste 3 mois et demi à attendre, rien, qeudal, pas la moindre petite pointe de nervosité ou d'impatience n'a transpirée dans mon comportement.
Et que ceux qui pensent le contraire osent me le dire en face !!!!!
Même attitude détachée, limite j'ai même failli ne pas le rappeler quand il m'a laissé le message comme quoi elle était partie d'Hinkley y a 15 J. Mais vraiment le mec qui gère ça comme une bête !
Et puis Jeudi 20, vers 10h, coup de fil, je n’ai même pas décroché tellement j'étais tranquille et serein.
« Elle est là tu passes la chercher quand tu veux ! »
« Ok, merci, je vais voir ça si je peux me libérer dans les semaines qui viennent, je ne suis pas pressé tu sais !!! »
Et puis, coup de bol, mais vraiment le hasard, une amie voulait visiter le Pays Basque. On lui propose d'y aller ce WE, elle nous propose d'y aller avec sa voiture … bof, une marque allemande, limite vulgaire, je n’ai pas bien retenu la marque. Ôdis, elle m'a dit. Ha, et le modèle ? T T , comme la course je lui dis ? … bon elle a pas compris mais bon, on a bien rigolé avec son ôdistt. C'est que ça pousse sur l'autoroute cette bestiole-là !!! ¾ de plein qu'on lui a bouffé sur 300 bornes à l'odistt ! Ça suce aussi !!!
Bref, je redeviens sérieux car, j'avais rencard avec ma belle.
J'avais prévu une bouteille pour fêter ca et Chantal m’a proposée d’aller la boire avec les gars de l’atelier.
C’est pas des patrons sympas ca !!!
Puis je suis allé la voir, elle était dans le show room bien alignée avec ses copines Street Twin et Bonni.
J'y ai tourné un peu autour, un peu intimidé, je n’osais pas la toucher ni la bouger et Damien l'a sortie avec beaucoup d'égard.
On l'a contemplé, et j'avoue qu'elle est absolument magnifique.
Mais ça, je sais que ne vous apprend rien.
Les quelques pièces qui la personnalisent y sont presque toutes, manque juste les orgues de barbarie pour lui faire chanter ses vocalises.
On fait les papiers (punaise, la gueule du chécos, j’ai failli perdre un œil !!! ), je récupère les clefs et je la réveille.
Pendant ce temps, ma chérie contemple une tite prépa maison …
Et la, un son divin, grave, roque, plus rien à voir avec le son des 3 Cyl.
Je ne crache pas dans la soupe, je suis toujours aussi fan du 3 Cyl, enfin vous comprendrez quand vous l’entendrez …
Je salut TBC et je pars pour ma balade inaugurale que je m'étais préparé dans la tête depuis quelques temps.
Tout d'abord je fais connaissance avec le tableau de bord.
2 compteurs avec absolument tout ce qu'on veut savoir qui y est affiché.
Des voyants partout, des LCD des deux côtés, tout ça piloté par les boutons côté gauche. Bref, on sent que l'électronique embarqué est au RDV.
Damien prend le temps que tout me présenter, les 3 modes de pilotages, le traction contrôle dé connectable, l’ODB pilotable au guidon plus tout plein de petit détail esthétique qui la rende craquante … et je démarre.
D'entrée, le bi se montre extrêmement doux, suave, facile à piloter.
Y aurai pas la position un peu incliné je me croirais sur un TDM.
Donc, un moteur ultra coupleux, sonore, très présent par sa belle sonorité mais aussi par ses relances immédiates, grâce une électronique très performante.
Il te catapulte en une fraction de seconde, même en 5eme à 30 km/h.
Le châssis, couplé aux amortos öhlins, à la fourche showa est bluffant tellement il ne bronche pas.
Je traverse Biarritz, Bidart, Guethary et Saint Jean de Lux comme sur un nuage pour arriver sur la corniche basque.
La, quelques virages permettent d’enrouler tranquillou sans forcer mais déjà je sens qu’elle est très joueuse, vite vite vite le Jaïzkibel et ses beaux virolos bien sinueux !
Ce passage à 455 m d’altitude est avalé sans faillir et à un bon rythme. Je me répète mais il me tarde d’avoir fini le rodage pour voir ce qu’elle sait faire. Tellement elle en demande que je le refait dans l’autre sens mais je perçois quelques petites vibrations sur le dégradé.
J'en profite pour aller saluer un type qui s'est mis en tête de ressusciter un thonier basque et dont l'atelier est juste derrière le Jaïzkibel.
Hop, petit détour chez TBC pour en parler à Damien qui me retire un peu de compression à la fourche. Après un essai rapide, tout est parfait, les réglages sont en mode « sport tourisme » me dira Jphi dimanche soir.
Dimanche, retour par Saint Jean pied de port, Saint Palais, Pau, Nogaro, Auch, 400 bornes avalées sans souci, je me suis régalé mais j’ai eu froid.
Ses défauts maintenant, car elle en a forcément.
La selle est raide et elle tombe à angle vif avec des coutures épaisses, j’ai eu mal sous les fesses.
J’ai eu froid mais bon, c’est naked …
Et puis la position, bien que pas vraiment typé sport est tout de même un peu inclinée, j’ai donc du mal à m’adapter. Mais ça, ca doit venir avec le temps …
Y a qu’un truc dont je n’arrive pas à me détacher c’est cette histoire de roue avec chambre à air irréparable par un kit tubeless en cas de crevaison.
Va falloir que j’explore les différentes possibilités de me préserver d’une galère monstrueuse sur le bord de la route.
Et voila, fin de la belle histoire et début d'une belle aventure, aux coté de la Street à madame.
Rendez-vous jeudi pour la voir en vrai !