Un petit CR de mon viron du W-E dernier durant lequel j’ai suivi (enfin essayé) les traces du chevalier du Groland en version « Olé ».
C’est un stage de 2 jours, sur route uniquement, organisé par Serge Nuques et dont le but est de faire découvrir les belles routes des Pyrénées et d’Espagne tout en nous distillant des conseils de conduite, le tout dans la bonne humeur bien sûr !
Samedi matin, sur la place de St-Palais (64), nous sommes une douzaine de moto à attendre l’arrivée du G.O. Le groupe est assez typé « sport » (1000GSXR, 1290 Super Duke, 690SMR, Street Triple, CB1000R) mais, sauvé, je ne suis pas le seul trail, avec mon Tiger 955 deux cousines allemandes sont aussi de la partie (1200GS-LC et F800GS).
10h00 : le chevalier arrive sur son destrier, une MT-09 et accompagné de son épouse Rachel qui conduira le camion d’assistance pour le w-e. Comme c’est les vacances, leurs enfants sont aussi de la partie
.
Rapide présentation de tout le monde, va falloir m’accrocher car je sens bien que les autres stagiaires ont déjà un certain niveau
et Serge nous fait le briefing du w-e. Il sort ensuite un tableau blanc pour nous dessiner un beau virage et reprendre les bases de trajectoire, freinage, regard, accélération à appliquer. C’est bien expliqué, clair et amené de façon très pédago. Un petit café, on charge les bagages dans le camion et c’est parti ! Nous filons directement vers l’Espagne via St Jean Pied de Port et le col de Roncevaux avec un arrêt à Valcarlos pour se prendre un jambon pour le casse-croute
Nous voilà en Espagne les choses sérieuses débutent : des routes magnifiques, en bon état et pas un chat ! J’essaye de m’appliquer à suivre les conseils, le rythme est correct + je dirais (on se traine la b*** quoi mais pour moi ça me va bien !). Serge ouvre la route et s’adapte à celui qui le suit, chaque arrêt est l’occasion de changer un peu les positions dans le groupe et tout le monde peut ainsi profiter des trajectoires de notre ouvreur. A chaque pause (après environ 45 min de roulage) il en profite pour nous redonner de nouveaux conseils, en rapport avec le profil de l’étape suivante.
13h00 : pause casse-croute au barrage de Yesa, il est temps de gouter le jambon ! L’orga est nickel, les glacières sont dans le camion et Rachel nous propose café, eau, coca c’est top ! Pendant que nous grignotons, le chevalier sort une moto de trial électrique du camion et c’est son fiston qui part s’éclater dans les bosses autour du barrage, y’a pas c’est une famille de passionnés !
Tout le monde a la banane, nous roulons depuis le matin sur des routes superbes et en évitant les orages
Pour ma part, je me sens plus à l’aise qu’en partant et je me dérouille un peu, faut dire que j’avais pas encore roulé de l’année ….
On repart, le rythme augmente mais ça passe, on poursuit notre périple vers notre point de chute du soir à Figarol où nous arrivons à 16h pour déjeune (ben oui on est en Espagne). Une bonne paella nous y attend, ca retape car il commençait à faire faim ! Le temps est toujours un peu menaçant et comme Serge a peur de ne pas pouvoir faire les Bardenas le lendemain matin, on profite d’un trouée pour se remettre en selle.
Quelques conseils (« vous oubliez le frein avant », « le gaz c’est la vie ») et c’est parti pour 40 kms de piste dans le désert des Bardenas, c’est superbe à cette époque, il y a encore un peu de verdure puis retour vers l’hôtel pour le repas du soir. Tout le monde rigole mais on est tous un peu cassé de la journée, on se quitte après avoir liquidé la bouteille de Patxaran (vous savez le bizarre à Chewi) et rendez vous le lendemain matin.
Dimanche matin, le soleil est au rendez-vous, ça va être une belle journée ! Petit déj, on recharge les meules et let’s go. Serge chauffe les pneus, enfin surtout l’arrière, l’avant verra plutôt le ciel sur les 10 premiers kms en ligne droite.
La première portion est plutôt orientée route à chèvres, histoire de faire sentir à tout le monde que ça peut passer ! Encore une série de conseils et on attaque, pas mal de trous, du gravier, encore des portions humides, on sent bien qu’il vient du rallye routier
Mais bizarrement en restant détendu et en suivant ses conseils j’arrive à tenir un rythme correct, la moto danse dans les trous, je me fait 2-3 glissouilles mais rien de trop méchant.
Passé Biel, nous filons vers Fuencalderas par une route vraiment défoncée et on profite d’un point haut pour faire une pause, la vue est magnifique sur les Millos de Riglos. D’un coup, 2 motards de la Guardia arrivent et nous expliquent qu’une course cycliste va passer et que la route sera fermée dans 15 min. Branle-bas de combat on ressaute sur les meules et on redescend à un très bon rythme
Ca nous oblige à faire un bon détour et pour tenir un timing correct, le rythme est dynamique, je m’accroche au troupeau, enfin j’essaye de pas trop les lâcher mais je fais bien plaisir, ça penche bien mais plus important je suis bien plus souple sur les commandes qu’au début bref je commence à prendre confiance.
Nous pique-niquons au pied des Millos de Riglos en regardant les alpinistes faire de la varape, et les vautours tourner
. Puis c’est la remontée à bon rythme vers la France par la A-132 et la A160 direction le col de la Pierre St-Martin.
Jusque là nous avions eu beau temps, le passage de la frontière française va en marquer la fin
.
La descente du col se fait au ralenti, avec les warnings pour essayer de voir la moto de devant tellement le brouillard est épais. Rapidement il se transforme en pluie et comme nous sommes en plein col, pas moyen de s’arrêter pour s’équiper (note pour plus tard : prendre un slip étanche….). On trouve finalement un parking et tout le monde s’arrête pour enfiler les combis. L’heure étant déjà avancée, le groupe se scinde les premiers rentrant vers Oloron pour rattraper ensuite l’autobeurk direction Montpellier.
Je poursuis sous la pluie avec les derniers rescapés jusque Sauveterre de Béarn, où nous retrouvons le temps sec. Il est temps de se quitter, je salue tout le monde, remercie chaleureusement Serge Nuques et son épouse pour l’organisation de ce stage et la qualité des conseils puis rentre chez moi avec une grosse banane sous le casque.
Au bilan, j’ai vraiment progressé en conduite durant ce stage et gagné en confiance, moi qui roule assez peu au final, cela m’a permis de mieux comprendre comment réagit ma moto et où sont mes limites.
Bref un stage que je vous recommande si vous voulez vous gaver de virages, dans de beaux paysages, le tout encadré par un Serge Nuques très sympa, abordable et pédago mais avec son grain de folie jamais très loin !
PS : âme sensible (ou SDS fragile) s'abstenir, vous allez prendre des routes pas toujours belles où ça tape, y'aura du gravillon et vous ferez même de la piste, le tout à un bon rythme donc la moto toute belle toute neuve faut oublier