Oooooh… Alors là, si on parle inox et aciers, le grand amateur des arts de la coutellerie et de la forge nippone qui dort en moi se doit d’intervenir.
Alors tout d’abord… « l’inox » ça n’existe pas, non mais !
C’est une traduction française abusive de ce que les anglophone appellent « stainless » steel (de l’acier qui ne se tache pas). De là à en faire un acier réellement « in-oxydable »… Mettez un de vos couteaux inox à traîner après un bref séjour dans un peu d’eau de mer et vous allez voir s’il ne rouille pas !
On appelle par convention acier « inox » un alliage d’acier contenant au moins 10% de chrome (souvent environ 13%) et éventuellement d’autres composants dont en effet le nickel, le tungstène, le molybdène... L’oxydation de celui-ci par l’O2 produit de l’oxyde de chrome qui retarde grandement l’oxydation du fer en créant une couche protectrice retardant la réaction d’oxydation du fer mais ne la rendant pas impossible. Il existe aussi des alliages dits « semi stainless » (« qui se tachent, mais moins vite… ») et des aciers sans (ou avec une très faible proportion de) chrome abusivement appelés « aciers au carbone ». Abusivement, car par définition un acier est de toute manière un alliage de fer et de carbone dans une proportion inférieure à 2,1% (même si cette proportion peut être un peu augmentée dans le cadre de la métallurgie dite « des poudres » utilisée pour la fabrication des aciers à haute vitesse). Au delà de 2,1% on passe à la fonte aux propriétés très sensiblement différentes.
A noter que la grosseur des grains de chrome rend ces aciers en général moins performants que les aciers « carbone » ou « poudre » en coutellerie. La finesse théorique d’un fil en acier inox est en effet bien inférieure à ce qu’on obtient avec des aciers purs (fer + carbone uniquement) ou faiblement alliés.