On est en 1969 et oui ça fait déjà un bail et la Seine en a vu de l’eau passer sous ses ponts.
Ca fait deux ans depuis 67 que j’ai mon permis A1 et que je roule avec ma super 125cm3 Moto Morini Corsaro Veloce, et cette petite meule mono cylindre m’a donné entière satisfaction et si je savais où elle est j’irai la rechercher. Elle m’a permis d’apprendre la conduite, garde au sol super, ça tiens la route et ça roule même à 140km/h et conso 3 à 4 litres aux cent, réservoir de 14 litres donc une autonomie digne de ce nom.
Mais le sujet est le permis A. Donc après ces deux années de 125 je me dis que le permis A ne sera qu’une formalité.
Je m’inscris donc dans une auto moto école du côté de la République. Il a une vieille Motobécane 350cm3, je prends quelques cours histoire de me mettre la bécane en main et rendez-vous pris pour passer la permis.
Trois jours avant l’examen , le moniteur m’appelle au domicile de mes parents, je décroche « bonjour jeune homme(et oui j’avais 18 ans), je suis désolé ma moto est en panne, je vous ai pris rendez-vous pour demain chez un collègue pour une leçon de conduite sur son side-car et oui à l’époque on pouvait passer sur ce genre de moto.
Le lendemain, je me pointe chez le nouveau moto école, ouah un side-car avec une BMW et mdr tout est inversé, vitesse à droite. Je te dis pas la leçon de conduite , la cata, le gas dans le baquet, vert de peur. Je ne sais pas si vous avez déjà conduit un side, ça change tout.
Enfin j’arrive à revenir, mais j’ai sué comme si j’étais en plein désert. Le moniteur de me dire « bon c’est pas gagné et puis je ne peux pas vous donner d’autre leçon avant l’examen », et bien ok on verra bien.
Le jour de l’examen est arrivé, je me pointe sur les lieux avec ma 125, c’était au fort de Romainville. Le side-car est là bien rangé le long du trottoir. L’inspecteur m’appelle, « bonjour jeune homme, bon vous allez monter sur le side-car et roulez là- haut en direction du fort, moi je reste là je vous regarde et vous revenez ici, et oui à l’époque c’était bien plus simple.
Je monte sur le side, je démarre la bête, je suis un peu tremblant, le moteur vrombit, et zouc’est parti, et non je fais deux mètres et vlan j’avais publié le side et j’encadre le Simca 1000 de l’auto-école, et là je cale.
L’inspecteur de me dire, « Et bien jeune homme il vous faudra repasser (C’est sûr qu’il m’allait pas me le donner) ».
Voilà le moniteur qui se pointe, « Vous allez payer les réparations, regardez les dégâts » et moi de dire « Vous avez une assurance, alors faites ce qu’il faut, au-revoir monsieur ». J’étais dans un état de colère, mais enfin je n’allais pas en rester là.
Le soir j’appelle mon moto-école qui n’était même pas venu. « Bonsoir monsieur, vous êtes au courant de l’incident, et lui de dire oui je suis navré, ma moto est en réparation et vous allez le repassé assez vite » et oui à l’époque les délais n’étaient pas aussi longs.
Un peu plus d’un mois après le RDV était pris pour le repasser.
Et rebelote, le moniteur m’appelle pareil trois jours avant, « je suis désolé ma moto est encore en panne » je change de couleur et de dire « Pas la peine de prendre rdv avec votre collègue, je n’irai pas passer avec son side-car, c’est à vous de trouver une solution , j’attends de vos nouvelles, bonsoir »
Le lendemain il me rappelle « Bonsoir, voilà j’ai une solution, j’ai appelé l’inspecteur qui vous fera passer le permis, je lui ai expliqué le problème de ma moto encore en panne et je lui ai signalé que ça fait deux ans que vous roulez en 125, il accepte que vous passiez le permis avec et moi de répondre super je vous remercie »
Le jour de l’examen arrive, c’était porte de Gentilly. Je me pointe avec mon italienne, toute belle dans sa robe rouge et blanche, bichonnée.
L’inspecteur vient vers moi, « bonjour jeune homme, alors ça fait deux ans que vous roulez avec cette belle moto, oui monsieur, et donc vous voulez passer à plus gros, oui monsieur, bon alors vous allez rouler jusque en bas de la rue, vous faites demi-tour et vous revenez ici, je vous regarde »
Je démarre la bête, je descends le rue, pas trop vite juste ce qu’il faut on est en ville, arrivé en bas je tends le bras pour faire demi- tour et oui pas de clignotants, il fallait assurer les changements de direction à l’époque, je reviens au niveau de l’inspecteur, je me gare, je coupe le contact, je descends de la bête. L’inspecteur viens vers moi et dit « Très bien jeune homme votre conduite est irréprochable, vous avez votre permis, à l’époque c’était la petite feuille rose.
Conclusion de cette petite histoire :
A l’époque c’était bien plus facile que de nos jours et moins stressant. Pour le code tu passez ça dans la voiture avec quelques questions sur un livre.
Aujourd’hui c’est beaucoup plus difficile mais tu apprends plus de chose pour conduire ta moto.
Mais la route t’apprends le reste et tant que tu n’as pas roulé roulé et pris quelques gamelles de jeunesse t’es pas un motard.