Bon je vais ajouter quelques petites choses au très beau CR de Guillaume
La principale différence se situe dans le premier jour, le vendredi 2 juin, journée qui restera inoubliable et marquée par une très forte émotion
En effet, ce jour là, rdv était pris à 9h chez Denis, alias w2k , pour charger les bécanes sur la remorque double rails direction le Havre où nous devions laisser la voiture et la remorque chez les parents de Bennyben (que nous je remercie d'ailleurs
).
Après une courte nuit, a rêvasser de paysages britanniques agrémentés d'odeur d'essence brûlée, de pneu surchauffés et d'un doux bruit de moteur de avoisinant tournant à des régimes inimaginables, je me lève
et je te bouscule et j'enjambe ma monture préalablement chargée la veille tel un équipage de peugeot 504 s'en allant vers des contrées outre méditerranéennes
. La prise de position sur le poste de pilotage n'est pas des plus évidente mais une fois dessus on est bien calé
Me voilà parti direction le sud lyonnais, le temps est pas mal, il y a de la circulation mais j'arrive bien sur "le chemin de boue" comme me l'a bien décrit Denis sans encombre à.... 9h
eh oui on ne se refait pas
Là m'attendent Pascale et Denis, tout sourire et prêt à parcourir ce trajet passionnant par autobeurk jusqu'à ce ferry tant attendu et vous verrez que c'est peu de le dire
On charge la "moto" rouge équipée de ses valises et de son top top case, on arrache ça comme il se doit, et on tente de positionner le speedou à côté
bon ça ne passe pas... qu'a cela ne tienne nous l'installons tête bêche avec la ducati, impec
Une bonne vingtaine de sangles plus tard (j'exagère à peine et bien nous en a pris
) , un café préparé avec amour , enfin en appuyant sur un bouton quoi
nous sommes dans les starting blocks
Denis m'explique qu'il doit passer à La Poste pour effectué un envoi urgent avant que l'on s'engage sur l'autoroute , donc nous bougeons jusqu'à La Poste
Premier bureau : blindé
faut dire qu'ils ouvrent 1 heure par semaine dans le bled
Second bureau : ...... fermé
je commence à me dire qu'ils le font exprès, d'autant que les routes locales ont des espèces de monticules tel des taupinières dans les champs bordant ma maison
, si c'est un test du chargement eh bien je dirais qu'il est costaud
Troisième bureau: ouvert! avec un préposé décidé à nous faire gagné du temps
bon en même temps c'est juste un envoi
Nous voilà fins prêts à nous engager sur la route de notre TT
Tout roule, rythme de croisière correct, mais comme nous sommes chargées rien ne sert de courir, le GPS nous annonce qu'on est large
Denis jette un coup d'oeil régulier dans le rétro central en me disant que ça bouge pas mal les motos à chaque bosse mais rien d'inquiétant.
Nous passons Macon, soit une centaine de kilomètres plus tard et là, Denis me dit en termes choisis et adaptés qu'une sangle vient de lâcher du côté du speed et les deux motos se retrouvent l'une contre l'autre
Arrêt bien négocié par notre chauffeur, et manoeuvre permettant de se mettre à l'abri du danger effectué avec dextérité, nous pouvons examiner tout ça sérieusement
résultat une sangle coupée par le bord saillant de la remorque
! Inspection en règle de toutes les autres et mis en place de "protections" pour éviter que cela ne se renouvelle
, les bécanes quant à elle ne présente pas trop de dégât, la MTS à un petit bout d'autocollant du flanc avant gauche déchiré et c'est tout, merci les autres sangles
Nous voilà repartis, pour........ quelques petit kilomètres
la voiture tremble tel un tallien se jetant à l'eau à la toussaint pour montrer qu'il n'a pas peur du froid
sauf que là ben c'est moins drôle.... roue crevée sur la remorque
, est ce une cochonnerie ramassée sur la b.a.u. est ce le pneu qui était fatigué et qui s'est craquelé? on ne saura pas , toujours est-il qu'un appel à l'homme de l'art est obligatoire, la remorque étant dépourvue de roue de secours....
Nous en profitons pour engloutir les sandwichs préparés avec amour par Pascale, afin "d'optimiser" comme elle nous le dira fort justement tant chaque minute aura été précieuse dans cette épopée
Remorqueur sur place , prend en compte la remorque avec nos deux machines et nous voilà repartis en arrière quasiment à Mâcon
C'est fou comme ces gars semblent tranquilles et non pressés quand toi tu ne fais que regarder les minutes qui s'égrainent inexorablement
J'avoue que là je commence à stresser un peu, mais bon Denis est très zen. Il en profite même pour mettre du chatterton sur deux fils de l'éclairage de la remorque
Allez, c'est reparti mon kiki, gps branché : nous sommes encore dans les temps mais va pas falloir s'endormir non plus
Chalon sur Saône , Beaune.
Tout à coup un voyant s'allume demandant à stopper le véhicule
le moteur est en surchauffe, nous venons de faire une longue montée, et avec le chargement et la température extérieure, la 407 n'a pas trop appréciée... mais cela ne dure quelques instants le temps pour Denis de ralentir un peu et au profit d'une descente tout rentre dans l'ordre , ouf
Avallon, nous arrivons sur Auxerre.
Là, un bruit , une sorte de détonation vient troubler l'équipage, et un pic de stress nous envahit tous les trois, on se retourne,... rien de particulier, on ne sent aucune vibration, les motos n'ont pas bougées.... quel était donc ce bruit
Mon regard se porte sur Denis qui grimace et me dit que la 407 n'a plus de patate et qu'elle fume dans son rétro
mais ce n'est pas possible, ça s'acharne !!
Denis lève le pied et essaie tant bien que mal de garder une vitesse correcte pour ne pas nous mettre en danger et trouver une zone adéquate.
Nos méninges tournent à plein régime, un pneu? non, pas de vibrations. Joint de culasse? Non la fumée n'est pas blanche et de plus pas épaisse. ça y'est j'ai la durite turbo !
Denis stoppe la voiture vers une sortie de secours , on ouvre le capot, ... verdict une durite de turbo éventrée
me...de .
Deux motards de la gendarmerie, rentrant sur l'autoroute s'arrêtent à côté de nous, et nous demande si tout va bien, flattant au passage la ducati
. Il nous indique qu'une aire de repos est proche et que nous serions plus à l'aise là-bas. On reprend donc notre arrête avec une 407 sans turbo, et on rejoint l'aire en question.
On en profite pour se réhydrater et de bons tours de scotch américain plus tard, on tente de redémarrer en cherchant une solution pour laisser la voiture et la remorque quelque part
Denis me dit que l'on peut rejoindre Chartres et laisser notre convoi chez ses parents, Pascale de son côté cherche une solution plus proche dans ses connaissances. De mon côté, je ne connais personne dans le coin et les saccades du moteurs m'inquiètent beaucoup, le stress est bel et bien présent , sauf pour Denis qui semble assez décontracté
impressionnant le bonhomme
Une serie de soubresauts nous poussent tous trois à nous rendre à l'évidence, nous n'irons nul part , il faut absolument trouver un garage
Courtenay sera notre arrêt destination. Denis voit avec le garagiste . Pascale et moi nous nous préparons . C'est bon , le mécano gardera la voiture pendant dix jours et est rassurant sur le diagnostic . De toute façon nous n'avons guère de choix....
On décharge les motos et on installe paquetage, sous de gros nuages biens menaçants
On avise Guillaume et Benny du changement de programme.
Deux pompes à essence se trouvent à proximité du garage, je me rapproche pour faire le plein et pouvoir ainsi parcours un maximum de bornes sans arrêt.
Je m'approche, le logiciel de l'automate est en plein reboot, patience ça va se remettre en ordre, ah enfin, c'est prêt. Je met ma carte , tape mon code, place le pistolet dans le trappe, et là.... rien, la pompe ne marche pas
normal quoi, on n'est plus à ça près ! Même topo pour la seconde
Fuc* O**
Nous voilà parti sous..... des trombes d'eau , forcément il ne pouvait en être autrement
Ca glissouille mais c'est pas grave, on avance. Un premier plein, et on repart .
On arrive au sud de Paris et le Gps de Denis commence à nous amuser , enfin façon de parler, nous prenons toutes les petites routes du secteur , traversant l'ensemble des villages de la région
Bon , on s'arrête , on regarde la carte et nous décidons de rejoindre l'autoroute A 12 puis A 13 .
Et bine entendu, nous tombons dans les bouchons, nous sommes vendredi et nous passons en fin d'après midi
et Denis qui m'avait gentiment indiqué qu'il n'aimait pas faire de remontée de file avec la MTS et ses valises
eh bien là, va falloir mon Denis
Je peux effectivement constater qu'il n'est pas très à l'aise, je passe devant pour lui ouvrir la route, mais il disparaît peu à peu dans mes rétros... j'avoue que le fait de ne pas avoir de scala ou autre intercom n'était pas un mal , car le stress aidant quelques noms d'oiseaux me viennent à l'esprit
Soit, on va y aller un peu plus lentement mais sûrement, et Denis s'en sort très bien et nous gardons un rythme correct et limitant le danger
La route se dégage finalement, nous reprenons un rythme de croisière correct. Dans nos têtes de nombreuses choses tournent, qu'est ce qu'il peut nous arriver encore? une panne sur la ducat'
ou sur la speed
, vas t'on être à temps sur le quai, .... nous n'avons pas le droit rester sur le portion doit embarquer sur ce ferry !!
Un dernier arrêt essence à 65 bornes du Havre.
Encore des soucis avec la carte bancaire, obligé de faire è-! fois la manip pour que ça marche enfin
Le plein fini, j'appelle Guillaume qui me dit: "vous faites quoi??? la fin de l'embarquement et à 20h15 !! " , alors là plus une seconde à perdre, je demande à Guillaume où se trouve l'embarcadère, il me dit "car ferry". Je lui raccroche au nez, regarde Denis qui revient, tranquillement de la caisse
et lui dit: "tu me suis". Et là , les minutes sont extrêmement courtes et longues à la fois, chaque kilomètre nous rapproche de notre réussite ou de notre échec
Nous franchissons le pont de tancarville , et là, pleins de panneaux indiquant divers ports
oh punaise, le stress est à son comble, puis là, je le vois un panneau "car ferry" , go go go go, pas un instant à perdre , nous nous arrêtons à une dizaine de feux tricolores prenant un malin plaisir à se colorer de rouge
Un dernier virage à gauche et là, ... oui là devant nous le poste d'enregistrement !! il y a encore une ou deux voitures !! La jeune femme nous accueille avec le sourire, le policier de la paf également , et nous dit : "c'est vous qui êtes attendus par vos amis! Ils sont venus nous dire que vous arriviez!"
.......
.....
Les larmes aux yeux pour Pascal et moi, tous deux à bouts de nerfs, on a bien failli le rater ce ferry !! Denis , lui, tranquille, pas de stress
Enfin nous garons nos bécanes sur le ferry , et allons embrasser nos compagnons
Le TT ça se mérite, mais là j'avoue que même le fait d'écrire ce (trop long ? ) récit, me met la chair de poule et me fait monter les larmes aux yeux
Oh pu.... que ce fût compliqué
mais là quand nous sommes sur le pont avec les copains, on sait qu'on y est , plus rien ne pourra nous arrêter !