Johann Zarco, Yamaha Tech3 (1er en qualifs et 8ème en course) : "J'ai passé un bon week-end, la course a été bonne", résume le pilote français malgré sa huitième place à l'arrivée. "Partir de la pole position était une bonne sensation et une bonne occasion de se battre avec les meilleurs".
"J'ai pris un bon départ et j'ai pris le dessus, parce que je voulais mener la course. J'étais plutôt à l'aise ici, incapable d'être plus rapide que les autres mais personne ne m'a dépassé. J'ai essayé de bien contrôler le grip arrière pour toujours avoir des possibilités de sortir des virages, ce qui fonctionnait bien".
"Puis, à sept tours de la fin, j'ai essayé d'attaquer un peu plus pour tenter de creuser un écart, mais déjà pendant la course j'avais un sentiment de limite avec l’avant, que je n'avais pas connu pendant les essais", poursuit Zarco.
"Quand les autres m'ont rattrapé à cinq tours de la fin, j'ai vraiment compris que je ne pouvais plus utiliser correctement le pneu avant du côté droit, et c'est pourquoi je ne pouvais pas me battre", analyse le seul pilote français en catégorie reine. "C'était vraiment difficile, j'ai failli chuter plusieurs fois, mais finir huitième c'était mieux que rien, car dans ces conditions c'est bien de terminer la course".
L'analyse Moto-Net.Com : Pour Johann Zarco, les points communs entre ce GP du Qatar 2018 et la première épreuve de la saison dernière sont beaucoup moins nombreux que leurs différences, qui sont nettement à l'avantage du pilote français.
Car si, comme en 2017, Johann a clairement dominé la course dès le départ, la première différence est qu'il a tenu 17 tours en tête au lieu de seulement six l'an dernier ! Autre différence de taille : Johann n'a pas chuté hier et s'est maintenu 8ème à l'arrivée, empochant 8 points qui pourraient s'avérer précieux au moment des comptes, à la fin de cette saison qui s'annonce particulièrement serrée.
Enfin, le pilote français partait cette année de la première position sur la grille, après avoir battu le record de la pole position. Autant de différences qui confirment son statut de top pilote sur lequel il faudra compter pour le championnat, au même titre que Dovizioso, Marquez et Rossi...
Visiblement victime d'une détérioration prématurée de son pneu avant, Zarco n'a malheureusement pas pu récolter tous les fruits de son effort : incapable de suivre le rythme en fin de course, il a dû s'incliner face aux pilotes à qui il avait ouvert la voie pendant 17 tours : un par un, Doviziso, Marquez, Rossi, Crutchow, Petrucci et même Viñales, remonté des profondeurs du classement, ont porté l'estocade sans qu'il puisse réagir...
Nul doute que le n°5, toujours aussi calme et réfléchi, saura parfaitement analyser ce premier « essai grandeur nature » de la saison pour retenter sa chance lors de la prochaine épreuve, le GP d'Argentine, qu'il avait terminé cinquième l'année dernière.
D'autant que son team manager partage cette confiance : même si c'est "triste de finir dernier du groupe de huit pilotes en tête", Hervé Poncharal souligne que "nous devons être optimistes et voir le verre à moitié plein, pas à moitié vide car il y a beaucoup de points positifs : Johann est là, il va se battre et je suis tout à fait sûr qu'il va de nouveau attaquer pour cette victoire, c'est son rêve et celui de toute l'équipe".
"C'était une manche incroyable !", se réjouit le patron de Tech3 : "nous étions déjà très heureux avec la pole position, mais nous savions que la partie la plus difficile arriverait le jour de la course. Honnêtement, je m'attendais à un combat difficile, mais pas à ce que Johann mène la course. Il avait l'air plutôt à l'aise. Je ne peux pas nier que je commençais à penser qu'il y avait une possibilité de gagner enfin une course, mais on voyait qu'il avait du mal. Nous avons pensé que c'était à cause des pneus, ce qu'il a confirmé. Il ne pouvait rien faire d'autre que de s’accrocher et attendre le drapeau".