Zarco : Briguer un guidon officiel, "un cap important"
Loin de se laisser décontenancer par l'intérêt qu'il suscite, le Français semble toutefois à un tournant de sa carrière, désormais en mesure d'intégrer une équipe factory en MotoGP.
En ce début d'année, et alors que trois annonces majeures ont déjà eu lieu concernant Viñales, Márquez et Rossi, Johann Zarco s'est imposé comme l'un des piliers du marché des transferts. À l'entame de sa deuxième saison avec Tech3, le Français est déjà courtisé par plusieurs marques afin d'intégrer leur structure officielle, une étape incontournable à ses yeux dans un parcours visant à lui faire grimper les échelons restants – la victoire en course, puis le titre.
"Aller briguer une place dans une équipe officielle, c'est un cap important pour un pilote dans une carrière, pour viser un titre mondial dans le futur, parce qu'avec une équipe officielle, la différence peut se faire tout au long de l'année. Compte tenu du fait qu'il y a beaucoup plus d'ingénieurs et de techniciens qui peuvent faire attention à plein de détails sur la moto, alors elle devient beaucoup plus constante toute l'année", expliquait le poleman du récent Grand Prix du Qatar ce matin, à Paris, lors de la conférence de presse de présentation du GP de France. "Voilà pourquoi il faut un jour viser une équipe officielle – sauf si cette année je joue le titre, alors je démontrerai que ce que je viens de dire est faux."
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Voilà qui ne devrait pas jouer en la faveur de Tech3, elle aussi désireuse de conserver son pilote au-delà du contrat en cours, car si l'équipe française disposera bien de KTM officielles sur les trois prochaines années, elle n'en sera pas pour autant la structure factory de la marque, qui va conserver son équipe mère. Quitte à opter pour la RC16 si tel devait être le choix de Zarco, on comprendrait aisément qu'il puisse choisir de le faire au sein de l'équipe principale. "L'équipe officielle, c'est un bel objectif dans une carrière et c'est quand même un gros support, parfois des tests supplémentaires, un investissement bien supérieur", souligne le pilote, qui semble par ailleurs pouvoir étudier d'autres options.
Tech3, une équipe cool et expérimentée
Quelle que soit l'issue de sa relation avec Johann Zarco, Tech3 aura assurément joué son rôle à la perfection en accueillant l'étoile montante française et en lui permettant de prétendre dès sa première saison aux pole positions, aux podiums, et même à des victoires déjà touchées du doigt à défaut d'être d'ores et déjà tombées dans son escarcelle.
Indépendamment de la qualité de la Yamaha et du talent du pilote, deux paramètres en soi maintes fois loués, quel est le poids de Tech3 dans ces résultats et dans l'adaptation rapide de rookies tels que Syahrin cette année, Folger l'année dernière et Zarco lui-même ? "Déjà, mettre le pilote à l'aise", répond celui-ci. "Ça, c'est une qualité de l'équipe Tech3. Ce sont des personnes très cool et ils savent mettre un pilote à l'aise dans l'équipe, ça crée donc déjà une bonne cohabitation."
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Autre point essentiel aux yeux du Français : "L'expérience de cette moto [la Yamaha]. Lorsque le pilote va découvrir la moto, il va faire quelques tours en piste, il rentre au stand et le data guy – celui qui reçoit tout de suite les données sur l'ordinateur – va pouvoir voir des choses et donner des conseils de base, dire : 'Là, fais ci, fais ça ; tu vas voir, ça va être beaucoup plus facile et tu vas aller beaucoup plus vite'. Le fait de connaître la moto et d'avoir plein de références permet de bien mettre le pied à l'étrier au pilote."
Est-ce à dire que Tech3 affrontera un challenge important en passant chez KTM l'année prochaine, après 20 ans de collaboration avec Yamaha ? "Complètement, mis à part si l'équipe officielle a déjà énormément de références et arrive à les guider pour trouver une vraie base, mais c'est là le challenge."
Johann Zarco assure ne pas être perturbé par ces questions, que gère son manager. Quels sont les délais sur lesquels il se projette ? "Tout viendra quand il faudra", souligne-t-il, concentré sur sa performance en piste : "Tant que je peux me bagarrer devant, je mériterai cette place."