Je suis tombé il y a peu sur un article édifiant dans un numéro récent de Motomachinchose à propos des risques du débridage.. Un peu glaçant, dois je dire…
Clairement les risques du point de vue de la Maréchaussée semblent plutôt minimes. Non pas tant qu’en cas de démasquage vous ne risquiez la prune carabinée et des désagréments divers, mais le risque de se faire contrôler apparaît très faible. Les fonctionnaires n’arpentent pas encore les routes avec des bancs de puissance. Trop long, trop compliqué, trop tout un tas de choses…
Idem en cas de casse matérielle. Même si ce n’est pas exclu, les experts risquent fort d’avoir autre chose à faire que de désosser votre engin pour y chercher la petite bébête. Sauf bien sûr à ce que vous leur offriez une épave éventrée avec magnifique vue sur le sujet qui fâche. Il faut savoir notamment qu’ils sont de plus en plus nombreux à se documenter sur les manuels du parfait petit débrideur. Leur source ? La même que la vôtre : Internet et les forums…
En revanche en cas de sinistre grave avec dommages corporels – traduisez : de grosses sommes à débourser pour la compagnie d’assurance avec expertises et contre expertises à gogo – çà risque d’être moins rigolo. Une assurance aura sans doute intérêt à rémunérer un peu plus longuement le temps d’un expert si çà peut lui permettre d’éviter de débourser le million d’euros que vous réclamera peut être la veuve et les gamins du gars dont vous aurez traversé la Simca 1000 de part en part, à 180…
A supposer que – par extraordinaire – vous ayez survécu à l’expérience ci dessus, vous risquez de passer le restant de vos jours à vous acquitter depuis votre fauteuil roulant de tout ou partie de la somme en question avec, à la clé, saisie et adjudication de tout ce que vous aurez amassé durant la partie la plus joyeuse de votre existence.
Si on vous porte en terre avec des morceaux de ladite Simca 1000 un peu partout, ce sont vos ayants droits qui paieront pour vous : Madame ou Mademoiselle (ou Monsieur pour les motardes), les enfants, le chien… sauf à refuser votre passif avec votre succession… et accepter de voir partir à l’Etat tout ce qui vous appartenait : maison, voiture, réveil matin, piscine ovale, collection de Playboy reliée…
Si bien sûr vous ne partagez votre vie qu’avec votre moto et ne vous êtes encore reproduits, le problème ne regarde plus que vous : avec un peu de chance vous êtes déjà tondu comme un ½uf et notoirement insolvable ou votre âme se sera envolée avec votre Katayabusa pour un monde meilleur plein de virolos et de routes goudronnées comme des pistes. Dans ce cas vous laisserez peut être simplement derrière vous la famille de vos possibles victimes endeuillée et dans une merde financière noire.
Bref, comme beaucoup, l’appel de la vie sauvage et du débridage me démange mais étant Papa et époux responsable, je me suis pour le moment toujours promis d’éviter. D’ailleurs le choix de la Sprint, moins « castrée » que nombre de ses consoeurs puisqu’ offrant d’origine un moteur moins puissant mais plus « plein » que des nippones à 150 bourrins (dans le monde libre) a été entre nombreuses autres choses, motivé par ce petit détail.